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Delilah Smith
Jeu 9 Avr - 23:57
Humains


Perchées sur un rebords de fenêtre, l’air tiède faisant virevolter leurs mèches de cheveux, créant un balais de blanc et de parme dans le ciel crépusculaire de la petite maisonnée accrochée à un petit immeuble. Après la bataille, c’était le repos des guerrières. Plongée dans un flot de pensées, Delilah s’imaginait la vue, qu’elle avait entr'aperçue alors qu’elle arrivait dans cette si grande et fastueuse ville. Sachant où poser son regard, son nez pointait en direction de la grande tour du Perchoir, se remémorant en même temps que c’était là où vivaient les grands maîtres de cette ville. Là-haut, les Princes vivotaient à l'écart de la plèbe, dans leur château dans le ciel.  Bel, bien entendu, mais Phenex aussi. C’était donc lui le maître de cette esclave belle et loin d’être gracile.

Voulant la soigner une fois encore, Delilah s'éclipsa un instant pour acquérir une de ces bouteilles d’un liquide qu’elle ne saurait boire, si fort et si brulant dans la gorge, que certains arrivaient pourtant à ingérer des litres. Munie d’un paquet de tissus propres et d’une bassine d’eau tiède, elle s’approchait une fois encore de l’esclave. Posant tout l'attirail sur le large rebord de fenêtre, elle se tourna vers Two, un peu timide. D’un geste délicat, elle plongea une partie des tissus propres, qu’elle essora ensuite.  Très doucement, sa main, empoignant le tissu humide, se dirigeait vers l’élégant visage de sa voisine, de l’autre main, de la pulpe de ses doigts, elle analysait celui-ci faisant une cartographie de celui-ci, s’imaginant ainsi un peu plus à quoi elle ressemblait, mais tout en analysant les traces de sang séché qu’elle avait senti avec le vent nocturne chatouillant son odorat.

Les doigts glissant sur sa peau de porcelaine, suivi par le draps humide, elle nettoyait ce visage taché d’hémoglobine avec attention et délicatesse. A chaque geste, elle rinçait son tissus, pour mieux purger cette peau de tout le vermeil de son visage. D’une autre étoffe, elle épongea la chair de son menton et de ses joues.  Un peu intimidée par cet acte d’une rare intimité, depuis Samson, elle se sentait embarrassée et sentait son coeur rejoindre ses joues.  Elle remerciait la vie, dans son malheur, de l’avoir rendue aveugle, tant elle ne voulait pas croiser son regard. Eclaircissant sa gorge, elle tendait quelques autres draps propres et la bouteille d’alcool qu’elle avait cherché plus tôt.

Tiens, tu voulais désinfecter mes mains… Tu as raison ; je devrais en prendre plus soin, mais j’avoue avoir perdu pieds, tout à l’heure, je n’ai pas fait attention. Je le regrette un peu, désolée ...” s’excusait-elle tout en tendant la paume de ses mains recouvertes de bandes noires.

Regardant le soleil rejoindre l’horizon d’Irkalla, écoutant la musique résonnant entre les toits de la rue. L’instant était comme suspendu dans le temps tant il paraissait irréel. Elle réfléchissait à l’avertissement de la Namaru.

Je sais me faire discrète, ne t’inquiète pas pour moi.” Elle s’arrêta net et se dirigea vers son interlocutrice, le plus sérieusement du monde :

Mais… Il avait vraiment une… “face d’étron” ?" l’interrogeait-elle, le visage effaré. “Le pauvre… la vie n’avait pas eu être facile pour lui… avec ce visage pareil.
Delilah Smith
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Thème : Gris - Pt 1
Liria
Sam 11 Avr - 21:26
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Namaru

Il était beau ce crépuscule de fin du monde, de safran, d'indigo et d'or en fusion. Perchées face à cette fenêtre ouvrant sur les toits qui serpentaient jusqu'au Nid, leurs profils offerts aux rayons déclinants, les deux femmes se retrouvaient finalement emportées par un calme apaisant après la violence et la fureur. Two appréciait cette accalmie qu'elle dégustait comme pour s'en repaître. Son palais était encore chargé du goût d'un sang prononcé, épais, obscur et plus ancien. Ce sang versé serait-il un sacrilège ou bien Phenex s'en tiendrait-il à ce qu'il lui avait affirmé la dernière fois, qu'elle avait le droit de se défendre ? Elle ne savait trop sur quel pied danser mais son regard était trompeusement calme en se déportant sur le linge qui approchait de ses traits. La Namaru ne recula pas, s'offrant à la main exploratrice qui la débarbouillait tout doucement en une approche délicate. Elle ne tressaillit Two, ses yeux couleur de sang demeurant posés sur le visage aveugle qui leur faisait face. Elle avait entendu tout et n'importe quoi sur ceux qui perdaient la vue : qu'ils seraient capable de voir par le toucher. Qu'ils décuplaient leurs autres sens. A cet instant, Two était disposée à le croire, le visage cartographié des doigts frais qui lavaient sa peau. Delilah était une femme étrange, capable d'être si douce après un si rude combat... Et c'était précisément cette douceur qui désarmait complètement la Namaru. Elle n'avait guère l'habitude que l'on se préoccupe d'elle, de ses problèmes ou que l'on intervienne pour la défendre. En dehors de Phenex, personne ne s'était soucié de la protéger. C'était étrange...

face aux joues rougies d'une femme superbe, que pourrait faire Two ? Rien. Elle se mura en elle-même, comme pour distancier corps et coeur. Elle était trop vulnérable à la douceur, à cette atmosphère étrange qui planait délicatement. Et lorsque les doigts quittèrent sa peau, Two les accompagna d'un délicat soupir, à peine une expiration tout juste marquée. Il n'y eut d'autre témoignage de son trouble et elle abaissa son propre regard sur les mains blessées dont le bandage de fortune s'était sali de sang depuis qu'elle l'avait fait. L'odeur métallique était prenante mais la Namaru se contrôlait incroyablement bien. Elle était encore plus chienne que louve en ces minutes bâtardes qui précèdent la nuit, calme en apparence malgré le feu intérieur et la douleur sinueuse, rampante et sournoise. En dedans de la chrysalide de son corps, la forme Bestiale se régénérait bel et bien et l'activité cellulaire intense la fatiguait indéniablement bien qu'elle ne s'en plaindrait guère.

Elle prit les mains tendues en silence, aussi peu bavarde qu'à son accoutumée, défaisant précautionneusement les nœuds faits plus tôt, pour éviter toute douleur inutile. La voix seule de Delilah brisait un silence reposant tandis que Two examinait les coupures - profondes mais pas assez pour avoir atteint des nerfs, ni commodes à recoudre car situées aux jointures des doigts. Les chairs devraient guérir seules. Le dos des mains dans ses propres paumes, penchée en avant pour étudier qu'aucun grain de sable ou débris ne se soit logé dans les chairs béantes, ses longs cheveux frôlant à peine le bout des doigts pâles de la combattante, Two se redressa finalement - les entailles étaient propres. Elle ouvrit l'alcool, qui sentait si fort qu'il aurait suffit d'un rien pour qu'il s'enflamme. Elle en versa une rasade généreuse sur l'un des linges humide, le diluant un peu pour ne pas faire souffrir inutilement sa comparse. L'esclave de plaisir tamponna prudemment les mains de l'esclave de combat, avec lenteur et patience.

Un sourire, légère incurvation des lèvres pleines de l'odalisque, fut tout ce qui trahit l'amusement silencieux face à la candeur de cette femme. "C'est une expression..." Glissa-t-elle en baignant les paumes sanglantes jusqu'à ce qu'elles soient parfaitement propres. "Il était moche quand même. Et puis, une fois bouffé, trois heures plus tard tout le monde ressemble à de la merde." Etait-ce une plaisanterie ? Peut-être bien puisque les traits de Two s'étirèrent d'un sourire carnivore. Elle acheva de verser encore un peu d'alcool dans les plaies, les gestes trop doux pour ses propres de veuve noire en parfait contraste entre une vilenie de façade et une gentillesse précieuse car rare.
Elle prépara patiemment les bandes de tissus pour bander les mains abîmées mais désormais saines. "J'espère que ton maître ne va pas te demander de te battre pendant quelques jours... C'est profond et les mains se rouvrent sans cesse dès que l'on bouge un peu les doigts..." Elle s'y connaissait en blessures, Two, habituée aux souffrances vulgaires infligées par jeu par des Asherus sans scrupules : ne pouvaient-ils pas se lâcher ? Elle régénérait si vite... La voix basse était plus douce, à présent, comme pour apaiser un peu les tensions. Et ses doigts agiles achevèrent leurs soins en nouant les bandages propres. Elle se pencha en avant, le dos des mains de Delilah encore un peu retenus par ses paume, déposant un baiser sur le bandage, aussi léger et délicat qu'un souffle. "Pour que cela guérisse plus vite." dit-elle en se redressant, marbre froid et énigmatique aux actions parfois étranges. Etait-ce une manière de se sentir moins coupable ? Peut-être.
Liria
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Delilah Smith
Mar 5 Mai - 22:31
Humains


D’un toucher soigneux et précautionneux, Two s’occupait des multiples coupures et plaies jonchant les doigts et les plis des mains de la combattante. Posant ses yeux laiteux sur celle qu’elle s’était dessinée dans son esprit, c’était un sourire discret qui accompagnait cette vision. La scène était irréelle, suffisamment pour que Delilah ne saisisse plus véritablement  la réalité. Palpable pourtant, le présent, si similaire à un fantasme s’était enveloppé dans cette enveloppe si sirupeuse et douce qu’était cette ambiance succulente et suave imprégnant les murs, malgré le piquant de l’alcool sur ses blessures, la ramenant par instants amèrement au réel.

Ignorant presque ses mots, elle entendait les sons humides accompagnant la pliure de commissures, ce son si caractéristique que la guerrière ne manquait jamais, soulignant à chaque fois une des choses qu’elle ne pouvait plus dorénavant admirer : les sourires. Elle souriait à son tour, ne sachant pas véritablement pourquoi. La réalité faisant à chaque fois surface, la scène était douce-amère. Ses mains soignées, toujours douloureuses pourtant, étaient un nouvel handicap -temporaire cette fois ci- pour les prochains jours, voir semaines. Il était certain qu’elle allait combattre, quand bien même cela allait être laborieux.

Ce n’est pas le genre de la maiso-” s'interrompit-elle, surprise par cet ultime geste de tendresse, qui laissa échapper un spasme du bout de ses doigts. La chimère qu’elle avait eu plus tôt ne resta pas ainsi et cette fois-ci, elle accompagnait bien de ses mains bandées ce visage élégant et enivrant qui s'était plus tôt et là encore abaissé à s’affranchir une tendresse que Delilah n’avait pas connu depuis de longues années. Les longs cheveux de parme glissant par douces franges sur le visage de Two se retrouvant entre ses paumes et ces douces joues, qui étaient d'un toucher similaire aux fruits que l’on cultivait à foison à une époque révolue, fraîches et veloutées. Décollant un instant l’une de ses mains de son visage, ne quittant pas des yeux là où devaient être les siens, elle glissa par l’un de ses doigts ces quelques mèches roses de ce visage, pour les ranger derrière de petites oreilles, d’une même délicatesse que le reste de cette créature mi-humaine, mi démone.

Une longue inspiration plus tard, les bords de ses lèvres s'écartant de quelques millimètres, laissant échapper une expiration tiède. Immobile pourtant, elle sentait leurs visages s’approcher peu à peu. Les souffles caressant les lèvres de chacunes, un silence euphorique avait saisi le moment -ou était l'esprit de Delilah se jouant d'elle, rendant ce rêve plus saisissant encore ?- . C’était alors une caresse similaire, de l’autre main cette fois-ci qui faisait son office. De deux de ses doigts, par le pouce et son index, Delilah se saisissait d’une particule, d’une fibre textile laissée là par la toilette précédente, jonchée et trônant sur l'arc de cupidon que formaient le haut de ses fines lèvres.

Tu avais ça…” chuchotait-elle, alors toujours aussi près de son visage.

Delilah Smith
Messages : 32
Thème : Gris - Pt 1
Liria
Mer 6 Mai - 23:36
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Namaru

L'atmosphère changea de manière indicible, subtile fragrance dans l'air chaude, au milieu de ce crépuscule de cendre. Les mains blessées lui furent dérobées pour cueillir ses traits en coupe, intriguant Two qui n'opposa aux subtiles caresses sur son derme qu'une immobilité de statue. Elle avait entendu dire que les aveugles pouvaient voir à travers leurs doigts et apprendre ainsi bien des choses sur la personne. Si Two n'avait guère envie d'être lue... la délicatesse de la pulpe des doigts de Delilah l'amenait à demeurer spectatrice d'un rapprochement qu'elle avait trop souvent connu pour ne pas s'en tendre imperceptiblement comme la corde pincée d'un arc. Immobile, ses yeux rubis braqués dans les iris laiteux qu'elle affrontait sans peur ni arrières pensées, elle laissa les mains ramener ses cheveux derrière ses oreilles, ces longs cheveux dont elle détestait en secret la longueur impossible - ils lui arrivaient sous les genoux - et dont elle ne pourrait jamais se défaire plu de quelques minutes car ils régénéraient à l'instar du reste du corps de la jeune femme.

La Namaru n'opposa au silence que le silence, car la scène se passait de paroles, se contentant d'attendre sans broncher, sans le moindre tressaillement, jusqu'à sentir ce souffle sur ses lèvres, le visage de Delilah bien trop proche. Et elle, immobile à un point surhumain, scrutait avec une intensité rapace ces traits réguliers qui faisaient face aux siens. La pâleur de ce visage cerné de cheveux couleur de lait fins comme des fils de soie. Ils devaient être doux. Mais Two n'y toucha pas, se contentant d'attendre quelque chose, mais quoi. Hermétique, elle n'était pas farouche. Comment aurait-elle pu l'être ? Elle avait trop vécu les choses du plaisir, l'échange des fluides les plus intimes. Le baiser, la morsure, le désir. C'était des choses qu'elle connaissait par coeur en spectatrice : avait-elle déjà eu envie de quelqu'un ? Cette pensée avait quelque chose de troublant et de dissonant dans cette scène qui se voulait tendre mais à laquelle elle ne parvenait pas vraiment à prendre part. L'anesthésie de tout sentiment se propageait doucement, et Two oublia quelques instant qu'il lui faudrait rentrer, qu'elle était fatiguée. Il faisait bon près des lèvres de Delilah mais pas assez chaud pour faire fondre la barrière de glace qui entourait son coeur. Two poussa un délicat soupir, presque à dessein, ce dernier frôlant les lèvres de l'aveugle, l'haleine parfumée par le sang. Les mots murmurés sonnaient bien plus comme un prétexte que comme une raison. Alors Two leva ses propres mains jusque là inertes, saisissant très délicatement les doigts vagabonds pour en serrer doucement la première phalange. Gentiment, comme une caresse, elle éloigna les doigts de son visage, se penchant en avant pour réduire encore la trop faible distance qui les séparaient.

Un instant encore, suspendu au bord d'une inspiration, puis Two posa doucement ses lèvres charnues sur celles de la combattante. Bien que le geste fut doux et lent, il y avait le filigrane d'une habitude, d'une sorte de résignation muette et silencieuse. Ce ne fut pas un baiser donné avec le coeur car Two en était incapable. C'était un baiser au goût de sang, intuitif, froid et presque clinique, dénué de passion malgré la chaleur de la bouche que d'aucun convoitaient. Celle qui distillait autant la morsure que le baiser en fit présent d'un, chaste et calme. Un baiser comme l'on dirait simplement merci. N'était-ce pas ce que Delilah avait désiré ? Two était une femme publique, et ses lèvres avaient trop embrassé d'autres lèvres pour en concevoir de l'émoi. Elle donnait car Delilah demandait intuitivement et peu importe que ce fut vrai ou non.
Un temps, court et long à la fois, puis Two se recula délicatement, remettant une distance certaine entre leurs visages après cet échange délicat. Elle monta sa main à la joue de Delilah, la flattant doucement. "Si j'avais eu plus de temps, je t'aurais tenu chaud dans la nuit glacée. Je t'aurais fait oublier la douleur pour le plaisir exquis en remerciement à ton aide. Mais je me dois de retourner à ma place." Les derniers mots voulaient dire beaucoup. Two n'était pas libre. Et Phenex la terrifiait malgré leur alchimie complexe, étrange et leur entente surnaturelle. Et c'était cette peur-là qui mordait ses viscères et ce vieil instinct de survie qui commandait de ne pas désobéir à l'Oiseau Roi.

"Peut-être reviendrais-je te voir lorsque le jour me rendra l’illusion de liberté." Dit-elle doucement, dans un sourire carnivore et malicieux. Sa voix rauque s'éteignit sur un baiser soufflé du bout des lèvres tandis que le bruit répugnant des os s'agençant et des muscles se détendant pour se former autrement se fit entendre. La Bête succéda de nouveau à la Belle et malgré son aile encore tordue, l'autre fraîchement repoussée et déformée par sa pousse, Two sorti de la cabane de cette drôle de combattante pour prendre son envol depuis les hauteurs, brassant l'air qui se rafraîchissait en un vol plus douloureux et maladroit dont elle ignora le danger pour fendre les dernières lueurs pourpres jusqu'à gagner le Nid sans un regard en arrière.
Liria
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Delilah Smith
Dim 17 Mai - 22:00
Humains


Elle avait voulu ce baiser, mais n’en était pas heureuse.

Allongée là, sur le vieux matelas qu’elle avait pénée à récupérer et à tirer jusqu’ici, les bras écrasés sur son visage, le creux de ses coudes collés à son nez et à ses yeux. ceux-ci commençaient à suinter sur la surface de sa peau, perlant lui aussi de sueur, tant les heures avaient passé. Ses bras lui procuraient un léger sentiment de soulagement, à son crâne, à ses yeux, à son esprit. La journée avait été exténuante. L’arène, son affrontement contre l’Asheru, Two. Les mots lui manquaient. Elle ne voulait ni y penser, ni se le remémorer. Se retournant sur sa tranche, elle reposait sa tête sur son bras, les sourcils froncés.

La couverture recouvrant le couchage lui grattait la peau, se demandant parfois si elle n’était pas infestée de nuisible. Mais non, c’était là une relique d’un ancien temps, marque d’une autre époque maintenant révolue. Piquante, terne et d’un gris vert délavé, elle l’a gardait pourtant, seul drap suffisamment grand pour protéger cet écrin presque moelleux qu’elle avait déniché, contre les nuits chaudes d’Umma. Son regard vitreux se déposait vers ce qui devait être l’encadrement de fenêtre, qui avait été l’écran d’une scène irréaliste. Son coeur se serrait et son visage s’enfonça dans son oreiller qu’elle avait échangé contre quelques pièces de mécaniques qu’elle avait récupérer çà et là il y a quelques semaines au marché.

Elle se mordait les lèvres. Pas de ces façons qui peignait l’envie ou le désir ; cela marquait pas non plus de l’amour ou à l’inverse le plus opposé, la haine. C’était autre chose. Son coeur se serrait et son ventre se tordait. L’esprit était fébrile, elle qui jusqu’à présent avait sans faille gardé son sang froid depuis qu’elle avait perdu la vision, se sentait en proie à un sentiment nouveau. Se redressant et s’asseyant en tailleur et se grattait la chevelure, toujours le regard froncé vers là où l’origine de son insomnie s’était évaporée, comme un rêve rendu amer.

Ce jeu que son autre elle, celle de tout à l’heure qui n’existait plus maintenant, avait initié l’avait fait perdre quelque chose. De ses lèvres, quelque chose avait disparu en même temps qu’elles s’étaient fusionnées, pendant quelques instants avec celles de Two. Elle ne s’était pas attendue d’un tel acte venant de cette namaru, ou peut être que si, elle ne savait pas. Un soupir résonnait dans la pièce. Elle se levait raide, marchait quelques pas, s’asseyait. De ses doigts bandés, elle se massait le front.

Elle avait souhaité ce baiser. Mais en regrettait chaque effet.

Elle l’avait entendu se transformer en bête, pour partir en battement d’ail vers l’horizon plus fraîche de la nuit tombante. Elle était restée immobile, quelques instants, essayant de comprendre ce qui s’était passé à l’instant, ses lèvres humides sur les siennes, le souffle chaud de ses narines caressant sa peau, son parfum de fer se déposant sur elle et ce chuchotement, se logeant dans le creux de ses oreilles.

Elle pensait un instant à Samson, la recherchant peut être. Elle l’imaginait aussi prisonnier comme elle dans une autre ville, esclave. Ou peut être était il dans une situation similaire à elle, en proie aux bras de quelqu’un d’autre, réfléchissant s’il est souhaitable de se laisser tenter ou pire, ne s’interrogeant pas.

Il fallait qu’elle s’endorme, qu’elle se repose de cette journée pénible, qui avait fini étrangement. Elle s’allongeait à nouveau et priait que le sommeil vienne la prendre.

Elle rêvait de son retour, mais en redoutait l’instant.

Delilah Smith
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