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Phenex
Lun 2 Mar - 21:16
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Asheru
L’envolée.
Cela faisait à peine deux jours que Phenex avait obtenu la vie de Two en cadeau et la dirigeait à sa manière : désinvolte, volontairement distante. La Namaru lui plaisait - il luisait dans ses yeux une flamme à laquelle il n'était pas indifférent et qui revêtait l'habit de la haine - mais les impondérable de cette ennuyeuse charge de Prince Consort le retenaient plus qu'il ne l'aurait souhaité. Il jouait cependant son rôle comme demandé par Bêl, pour plaire au Taureau Céleste et endormir ses doutes à son endroit. L’Oiseau-Roi mentait et trichait, mais il savait pour faire gager donner un peu de vérité et de travail ; la manipulation était un savant canevas de vrai et de faux ; autrement, il aurait fait un bien piètre Prince. Ses projets concernant Two n'échappaient pas à la règle : ensemble, ils prendraient tout ce qui fut jadis à Usum, jusqu'à ce que l'existence même de ce dernier soit effacée. Mais pour l'heure, il avait des choses plus prosaïques à faire. Mais les remerciements sincères de la jeune femme avaient touché le fond de son vieux cœur : jamais personne ne l'avait remercié, lui l'Ennemi, le Destructeur. L'ennemi à abattre. Le traître et le menteur. Il chérirait ce souvenir précieux sans jamais le partager à personne. Deux jour avaient passé depuis ce mot anodin pour la plupart, et Two avait pu découvrir la chaste couche de son maître ; il n'avait fait que dormir à côtés d'elle, sans même la toucher, la frôler. Sans la brusquer, puisque la seule chose qu'il désirait était une égide contre la solitude. Il dormait recroquevillée, petite forme qui dans le sommeil portait les traits d'une jeune humaine innocente. L'image était fausse, mais elle était bien présente.

Phenex était un oiseau joueur aux demandes parfois volontairement nébuleuses. Ce jour-là, il avait demandé à Two de se rendre dans la Basse-Ville sans lui expliquer vraiment les choses. Il lui avait donné rendez-vous au centre de la ville, sous un des ponts qui se courbait en une longue arcade sous une grande avenue. Un sourire flottait sur son visage juvénile en admirant l'agitation de fourmis de la ville qui visiblement œuvrait à quelque chose de festif, gageant que Two ne verrait rien de plus beau pendant plusieurs siècles. Un défilé. La musique résonnait déjà dans les ruelles sales d'Umma, battait la mesure d'une vie sémillante comme nulle part ailleurs dans les Terres Déchirées ; elle battait comme un seul cœur, d'une vie presque sereine. Les gens s'amassaient sur les côtés de la grande allée, les enfants montés sur les épaules de leurs parents. Lui, assis sur le bord d'un pont, les pieds battant la mesure dans le vide, ressemblait à un de ces gamins qui admirait les premiers chars qui ressemblaient à des constructions de bric et de broc peintes de toutes les couleurs. De la tôle barbouillée, du carton et du bois ; de grands animaux fantastiques crachaient des flammes de tissus et de confettis de fortune tandis que derrière, un char représentait des taureaux et des oiseaux, un autre ressemblait à un char d'assaut habité par des guerriers en armures bigarrées, dans une esthétique étrange et foutraque mais aussi féerique et merveilleuse. Les humains faisaient de deux bouts de ficelles et d'un carton un véritable conte de fées. Des danseurs maquillés à outrance dansaient au rythme des percussions qui portaient tout le cortège.

L'Oiseau-Roi, depuis son perchoir, souriait de voir cette procession en son honneur sans que personne ne sache qu'il se cachait sous les traits d'une jeune fille parmi ce public réjoui. On célébrait en tout Umma son réveil, tradition affreusement cruelle à bien y réfléchir mais qui le faisait sourire d'ironie : protecteur de la ville, lui ? Il en avait détruit le tiers à son Eveil, il y avait exactement cinquante ans aujourd'hui. Lui qui avait tant annihilé était célébré aujourd'hui comme un bienfaiteur. Il protégeait ces humains, certes... mais c'était ridicule. Ridiculement beau, somptueux, avec ces musiques profondes et les éclats d'émotions. Le monde qu'il avait détruit avec ses frères rayonnaient des couleurs de la vie, plus fort que jamais. Personne ne pouvait lutter contre l'envie de vivre des humains, qui célébraient jusqu'à leur destructeur. C'était en cela qu'ils étaient beaux ; pas pour leur adoration, mais pour la beauté qu'ils mettaient dans cette vie à laquelle il s'accrochaient. Et même dans ces bidonville minables entassés les uns sur les autres, il pouvait pleuvoir des confettis et s'élever de merveilleuses chansons qui le touchaient droit au cœur.

C'était si beau qu'il s'en sentait transporté, sur son petit bout de pont.
(c) AMIANTE



Dernière édition par Phenex le Sam 21 Mar - 22:31, édité 2 fois
Phenex
Messages : 272
Age : Antédiluvien.
Génération : 2de Génération (Vénérable par Dévoration).
Occupation : Consort de la reine Liria, fauteur de troubles.
Pouvoirs : Figura - Vox Absit - Pluma Ignis - Gravitas - Virtuosa - Traumatica.
Thème : ►Conan OST - Riders of Doom ♫
DC : Beastie.
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Liria
Lun 2 Mar - 22:16
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Namaru

L'existence de Two avait changé du tout au tout en si peu de temps que cela lui donnait le vertige. Deux jours n'étaient pas suffisants pour savoir si c'était pour le mieux ou pour le pire. Phenex la déstabilisait - à dessein ? - d'attitudes contradictoires en l'abandonnant littéralement à son sort. Pourquoi ? Two n'oserait le demander, fatiguée de deux nuits presque blanches. Elle s'était dit que dormir avec l'Asheru n'était pas cher payé, que cela serait facile, presque trop simple à l'égard de la protection qu'il lui fournirait. Elle s'était fourvoyée. Comment dormir quand on n'a jamais connu que les abus ? Comment faire pour ne pas simplement se réveiller à chaque effleurement, chaque soupir ? Comment faire oui, pour supporter la promiscuité quand on ne sait de cela que les choses du sexe ? Two n'avait bêtement jamais dormi auprès de quiconque et réalisait combien elle angoissait lorsque le crépuscule amenait l'obligation de son rôle : celui de se coucher aux côtés de l'Oiseau-Roi. Pourtant... Phenex ne l'avait touché et c'était presque le pire. Tout au plus l'avait-elle retrouvé, le front contre son dos, respirant tout bas, profondément endormi. Aurait-elle préféré qu'il la désire comme tous les autres ? Peut-être. ce serait assurément moins terrifiant que ce saut dans un inconnu fait d'une douce chaleur étrangère et de coussins confortables. Comment pourrait-elle exprimer à quiconque ce qu'elle ressentait à l'instant de s'allonger ? Elle ne le pouvait pas.

Malgré sa fatigue, l'esclave avait donc arpenté la ville afin d'en découvrir les quartiers, demeurant distante quant à la populace, naturellement méfiante. En dehors d'une anicroche concernant une seconde Namaru, il ne s'était rien passé de notable. Elle avait erré ainsi, à la fois soulagée de solitude et perturbée de trop d'indifférence. Elle ne savait toujours pas pourquoi est-ce que Phenex l'avait prise sous son aile. Ce qu'il lui avait confié sur sa nature, sur sa puissance avait creusé un abîme d'effroi sincère en Two qui refusait paradoxalement de le montrer. Et si tout ceci était simplement trop pour elle, fille de rien du tout née du désert ? Peut-être était-ce là le nœud du problème : en cherchant un refuge, n'avait-elle fait que foncer dans des ennuis pires encore ? Ainsi se contentait-elle d'obéir sans un mot de trop, comme elle l'avait toujours fait et à plus forte raison lorsqu'elle était troublée. Two intériorisait tellement qu'elle ne savait pas vraiment comment parler, ignorant que son simple merci, l'un de ses si rares remerciement, avait touché son maître énigmatique. Ainsi, lorsque ce dernier lui avait indiqué un lieu de rendez-vous, la Namaru s'était contentée d’acquiescer, traînant en ville toute la matinée. Ses yeux étaient légèrement cernés car elle se levait après de fragiles instants de sommeil aux mêmes aurores que le phénix. Rester à paresser dans le lit de l'Asheru lui paraissait être un crime qu'elle ne s'autorisait pas, craignant qu'il se lasse d'elle à peine arrivée. Two secoua brutalement la tête au milieu de l'agitation d'une rue anonyme, se morigénant : non, elle devait rester forte. Elle n'avait pas le droit de se décourager ou de se laisser aller : c'était l'attitude des lâches qui perdaient ensuite jusqu'au goût de vivre. Il était hors de question de montrer la moindre faiblesse également : la mort rôdait pour les esclaves pleurnichardes. Non, définitivement, Two ne pouvait se permettre de continuer à ruminer. Le ciel était encore le ciel, le soleil cuisait toujours. Elle s'en sortirait comme elle s'en était toujours sortie. Les changements dans son existence n'étaient que cela : des changements. Peut-être était-ce d'avoir rencontré cette pauvresse Namaru enceinte qui exacerbait ses émotions. Hope ne lui manquait que plus fort depuis.

Two s'était nichée non loin de l'endroit où elle devrait rejoindre son maître et ce plus d'une heure avant le rendez-vous. Une foule se rassemblait là. Pourquoi ? La Namaru observait les préparatifs d'un regard circonspect. Une... fête ? Pourquoi ? Dubitative, la Namaru rôdait d'ombres en ombres, au fond simplement profondément inadaptée à la foule. Elle ne cessait de jeter des regards féroces en tout sens quand elle ne pensait qu'à observer en réalité. Que fêtaient-ils donc ? La jeune femme osa finalement se rapprocher, hésitante, jetant des coups d'oeil à ce qui semblait être un défilé. C'était... ridicule. Magnifique. Et totalement vain. A cet instant, tendue pour mieux voir, les yeux rouges s'embuèrent en silence : si seulement Hope avait pu voir ça... Si elle pouvait lui montrer pareilles splendeurs... Si elle avait elle aussi sa fille sur les épaules comme les parents qui pointaient du doigt les chars en interpellant leurs progénitures rieuses... La Namaru se mordit férocement les lèvres, jusqu'au sang, guérissant en quelques secondes de la plaie superficielle qu'elle s'infligea pour reprendre ses esprits. Ne pense pas : agit. N'espère pas : construit.

Une forme attira son attention. Simple jeune fille perchée en observation du défilé en l'honneur... de Phenex. Ce même oiseau moqueur installé non loin de là où elle-même se trouvait et qui regardait s'ébattre les mortels. Two se recomposa en silence, drapée d'une dignité silencieuse, laissant derrière elle ses pensées à son enfant. Elle ne devait pas se laisser aller. Jamais. Un seul signe de faiblesse et elle perdrait ce qu'elle avait patiemment espéré.
"Une fête... en l'honneur de quelqu'un qui a détruit une partie de la ville sur un coup de sang ?" Glissa-t-elle d'une voix sourde en approchant de son maître, reprenant ses mots à l'exact. Le regard de Two était légèrement plus sombre qu'à l'accoutumée, moins froid peut-être. Sa robe noire faussement simple fendue jusqu'en haut de la cuisse, épousant parfaitement les courbes de son corps et au décolleté profond qui dévoilait sa peau à la pâleur délicieuse ondoya légèrement lorsque la Namaru se stoppa un peu en arrière de l'Asheru. "Ils ont la mémoire courte." Elle soupira, balayant ces réjouissances aussi futiles qu'éblouissantes d'un regard faussement froid.
Liria
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Phenex
Lun 9 Mar - 20:20
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Asheru
L’envolée.
Phenex était un volatile superficiel, un oiseau de paradis comme il disait parfois avec emphase. Il aimait les belles choses insignifiantes - ces toutes petites choses - que créaient les humains. Peut-être était-ce parce qu'ils étaient éphémères qu'ils savaient se monter si créatifs, si clairvoyants du monde qui les entourait. Lui les enviait : il avait un cœur froid et dur incapable de créer, juste fait pour détruire. Car derrière ses vocalises ne se cachait qu'un chant de mort. Phenex n'avait rien d'un constructeur, comme Bêl. Même ses Héritiers ne signifiaient rien pour lui : aucun accomplissement, aucun intérêt. Esthète froid, vaniteux, superficiel, à l'esprit plat, il se gorgeait d'une beauté qu'il était incapable de créer de lui-même. Il respirait des parfums comme il ne pourrait jamais en inventer, écoutait des mélodies comme il n'en composerait jamais. Lui, l'éternel interprète, était incapable de créer. Alors cette pluie de papier coloré était pour lui telle une ondée d'or et d'argent, prodige mortel comme il n'en imaginerait jamais.

Il en était revenu à ce genre de constatation un peu vide de sens lorsqu'il sentit une présence venir à lui, décomposant le bruit des pas qui lui était rapidement devenu familier. L'Asheru tourna la tête vers celle qui était devenue son esclave quelques jours plus tôt et qui a présent partageait sa couche le plus chastement du monde pour écarter ses démons personnels ; les ténèbres et la solitude. A son ironie, il n'opposa qu'un fin sourire amusé qui disparut aussi rapidement qu'il était né, comme un plaisir avorté. Ses mots n'avaient rien d'anodin. Les yeux du démon, posés sur ces superbes ordinaires qui déambulaient dans l'allée en contrebas, se tintèrent d'un or particulier, d'une émotion qui taisait son nom mais qui revêtait par pudeur les grandes ailes de l'arrogance.

"Jadis, les humains révéraient les dieux pour apaiser leur colère", Phenex repensa à ces époques vécues et manquées de l’Humanité, à ses multiples noms et facettes ; au Simurgh des Perses en passant par l'Ishtar de Babylon, "rien d'étrange à ce que je soies un dieu pour eux, je l'ai déjà été maintes fois. Au contraire, ils ont bonne mémoire... une mémoire à travers les siècles."

Il sourit, laissant une place pour la jeune femme à ses côtés. Son arrogance tranquille s'accordait mal à son petit gabarit, révélant sa véritable nature. N'était-il pas un dieu, quand on y pensait ? N'avait-il pas été vénéré par les Hommes depuis si longtemps ? Depuis son perchoir, il salua d'une main tranquille des enfants qui jouaient en contrebas sans savoir qui était la jeune fille qui les interpellaient. Mieux valait qu'ils ne sachent rien, au final. Il tourna sa tête vers Two, avec l'ait d'un enfant qui s'amuse de la sévérité d'un adulte, appréciant le sombre de ce regard à la fois intense et froid ; un paradoxe long d'un mètre quatre-vingt, à la beauté insolente et dont la possession était un plaisir visuel. Il gageait cependant que l'esprit de la Namaru le séduirait bien plus que le reste.

"Et on attire les dieux qui nous ont entendus, non par les bras croisés, mais par les bras tendus", conclut le démon avec un sourire serein.

Phenex changea cependant rapidement de sujet, passant du coq à l'âne en ne cessant de fixer le ballon avec lequel les enfants jouaient en contrebas.

"Vois le bon côté, les gens d'ici ont la possibilité matérielle de penser à autre chose qu'à survivre. Cela, nous le devons à Bêl."
(c) AMIANTE

Phenex
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Pouvoirs : Figura - Vox Absit - Pluma Ignis - Gravitas - Virtuosa - Traumatica.
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DC : Beastie.
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Liria
Lun 9 Mar - 23:25
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Namaru

Elle se tient en sentinelle, regardant l'amusement, la joie, les chants. Le coeur de Two est sombre, ainsi qu'elle aime à le dépeindre mais la vérité est complexe car son coeur est couleurs : celles des yeux de sa fille, ces mêmes yeux de sang qu'elle porte sur ce monde. Ce sang qu'elle a versé et perpétré. Le sang qui pulse malgré les massacres, la peur et l'adversité. Son coeur est l'azur immense après dix ans de détention dans la pénombre du vieux réservoir de métal rouillé. Elle est de ces fleurs que l'obscurité ne fane mais révèle au contraire la monochromie parfaite. Blanche et sang et drapée de ténèbres. L'esclave écoute et observe, apprend peut-être aussi. Car cette fine silhouette qui se rit des mortels qu'il salut est bien un dieu.

Two n'a jamais éprouvé de foi : elle a tout de l'athée et de l'impie. Elle ne connait que la méfiance et ne sait comment faire confiance. Alors comment se prosterner pour autre chose que la survie, avec sincérité ou ferveur ? Elle regarde ceux qui célèbre et le pont ouvre sur un abîme d'inconnus. L'Asheru près d'elle est si ancien qu'elle n'est pas même une seconde de son échelle. Un battement de cil, aussi vite oublié. Two en à le vertige mais elle demeure droite, silencieuse et très grave. Elle ne sait pas vraiment comment sourire autrement qu'en inflexions carnivores. Elle soupire tout bas, supporte sa condition insignifiante. Il l'a mené ici pour quoi ? Pour qu'elle contemple cette foi qu'ils placent en celui qui pourrait très bien les détruire par jeu, par caprice ?
"Les dieux n'offrent rien. Je ne suis pas certaine que tendre les bras amène à autre chose qu'à se les faire bouffer." Dit-elle dans un geste d'humeur, rejetant en arrière ses longs cheveux qu'elle a retenu de ses chignons caractéristiques et qui ne suffisent guère à en diminuer le volume et la longueur. Sa bouche se plisse en une moue boudeuse qui a quelque chose de charmant quand ses sourcils sombres s'arquent en accents graves et allongent les ombres de ses yeux dont les cernes ne suffisent pas à lui faire perdre de sa superbe.

Voir les choses du bon côté ? Assurément, il y a des choses bien qui arrivent tous les jours pour un certain nombre de gens. C'est l'assoiffé qui trouvera par hasard une outre d'eau sur un cadavre dans le désert. C'est l'esclave martyrisée qui sera emportée par un autre plus clément. C'est une somme de hasards, de chances, de petits miracles qui prolongent la vie des êtres qui peuplent cet enfer de sables brûlants. Ils célèbrent comme célébrait une petite tribu anodine au milieu du désert avant qu'un gang les massacre et ne laisse qu'une survivante, encore baignée du sang de ses pairs. Une bouffée d'air fait voler sa robe comme une aile sombre, remontant le drapé sur les longues jambes fuselées et musclées par le désert. Le tissu claque et ramène Two dans ce présent où elle doit lutter encore une fois. Il faut qu'elle parvienne à cerner Phenex : il en va de sa survie. Ils ont un pari, après tout. Mais quand perdra-t-elle vraiment ? Quand viendra le véritable prix à payer ? Elle demeure méfiante, non pas par ingratitude mais par nature. Elle est un drôle d'oiseau sans plumes qui ne saurait être apprivoisé de quelques promesses.

D'en bas, quelques hommes la regardent car elle est belle, de près ou de loin. Elle ne leur oppose que le mur de son indifférence qui rend fou ceux qui espèrent être aimé d'elle. Car le coeur de la belle n'a jamais battu pour quiconque et les œillades ne l'atteignent guère. Ainsi, debout près de Phenex, elle semble plus sa grande sœur qu'une esclave et son maître. La procession s'étale en longueur, devient plus une foule mouvante et joyeuse, une rivière de chairs qui coule sous ce pont où se tient celui qui pourrait tuer l'allégresse d'un geste de la main. Elle le sait, elle le sent au fond d'elle-même : cette dangerosité latente. Two repère quatre types qui, enhardis par l'alcool frelaté - à base de quoi - passe de passerelles en passerelles pour rejoindre la leur en profitant de la queue de la procession qui se clairsème. "Hey, les petites mignonnes ! Vous v'nez faire la fête ?" Les interpelle un grand type à la peau brune, large comme deux de ses copains. Two hausse un sourcil sans moufter, le visage sculpté dans le marbre. "Ouais viens, la jolie. Avec ta p'tite sœur aussi. Faites pas vos farouches. On  a de l'alcool, vous verrez ça va être sympa." Two n'a pas bougé un muscle, le regard braqué sur les déchets, son sang brouillonnant en silence. Son regard impassible se tourne sur Phenex avec dans les prunelles une interrogation muette. "Hey, réponds, beauté ! T'es trop bien pour nous ou quoi ?" Ils sont près, maintenant, assez pour que l'odeur de sueur, de chair et d'alcool accélère le pouls de Two. Elle n'a toujours pas bougé, véritable mur en attente d'un ordre, se demandant en toute sincérité ce que Phenex escompte tandis qu'on saisit le bras pâle de Two pour mieux la rapprocher d'un torse masculin qu'elle a déjà envie d'ouvrir de la pointe d'une griffe avant d'en dévorer les entrailles. Elle ne bougera pas. Pas encore. Elle qui est le jouet des hommes comme des monstres se demande finalement si Phenex vaudra mieux qu'eux. Comme ils jugent, ces yeux couleur de sang, habités d'une flamme intérieure qui s'embrase de seconde en seconde... Un vaste incendie qu'elle contient derrière le miroir sans tain de son expression glacée.
Liria
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Phenex
Mar 10 Mar - 22:31
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Asheru
L’envolée.
Phenex appréciait de pouvoir jauger cette jeune femme selon des critères qui lui étaient tout personnel : la beauté était un emballage et si elle ne gâchait rien, elle pouvait aussi n'être qu'un simple cache-misère. Mais il sentait du peu qu'il voyait de Two que la jeune femme était plus qu'un physique, forgée comme une lame froide et coupante dans le feu de la souffrance et de la colère. Ce genre de personnalité l'attirait malgré lui, qui cherchait peut-être à s'y retrouver un peu. Quant à ses dires, peut-être avait-elle bien raison, en définitive. Lui avait un autre avis, mais il ne l'imposa pas. L'Asheru se contenta de sourire pudiquement en demeurant assis sur son bout de passerelle.

"Laisse donc les dieux en décider, Two", se contenta de dire l’Oiseau-Roi sans malice mais sans mépris non plus, "... le meilleur des dons est celui qui se fait sans demande. Je donne quand je le désire, non pas quand on me le demande. Personne ne m'ordonne. Jamais."

Phenex traitait Two à peine en esclave, utilisant le nom qu'elle lui avait donné sans l’appeler anonymement "esclave". Il lui parlait librement, la laissait s'exprimer avec politesse, sans jamais la couper. Cependant sa voix rauque avait le tranchant des inflexibles tyrans, bien qu'éclairés. La discussion tournait d'une intéressante manière et il commençait à entrapercevoir quelques abîmes dans le caractère de la jeune femme, appréciant de la connaitre petit à petit par ces échanges qui semblaient peut-être anodins, mais qui étaient précieux pour lui. Cependant leur échange fut interrompu par une bandes de joyeux ivrognes en goguette qui s'approchèrent d'eux pour les invectiver. Curieux, le Vénérable inclina la tête sur le côté tout en joliesse, intrigué par leur initiative, hermétique à l'idée qu'ils puissent même être une gêne pour lui. Mais ce qu'il vit, ce fut qu'ils étaient une gêne pour Two, et qu'ils se permettaient des choses qui n'étaient pas autorisées. Son visage s'orna d'une discrète pointe d'agacement qui bruni ses pupilles claires, comme un vieux feu étouffé qui se ranimait soudain.

Petite sœur ? De qui parlait-il ? Phenex se rembrunit tout d"un coup comme une adolescente ombrageuse, mais garda le silence ; son regard étai rivé sur son esclave pour obtenir de cette situation de nouvelles considérations à son égard. Qu'allait-elle faire ? Subir, craquer ? Le questionner du regard ? IL se montra un temps hermétique, silencieux. Mais son regard était coléreux à la manière d'une tempête enfermée dans une jarre ; ils se ressemblaient un peu.

"Ne me mettez pas en colère", murmura l'Asheru antédiluvien comme une mise en garde, le timbre franc mais poli.

L'instant d'après, l’Oiseau-Roi s'était mis en colère presque tout seul. La corolle de plumes autour de son coup se hérissa d'un frisson affreux, et tout son corps se réchauffa tout d'un coup sans qu'il ne se lève ou bouge. Ses grands yeux étaient rivés sur l'home qui avait ramené son esclave vers lui, et il prit la décision de se relever lentement, époussetant sa cape avec humeur.

"Les démonstrations de force face à des créatures aussi faibles que vous sont vulgaires."

Les hommes fixèrent ce qu'ils pensaient n'être qu'une jeune fille avec incrédulité, mais l'air était devenu bien trop chaud sur le pont pour qu'ils puissent nier que quelque chose clochait. Phenex fit signe à Two de la rejoindre, car cet homme n'était pas un danger pour elle qui l'aurait déchiqueté sur commande. Il comprit qu'elle était une bonne esclave, obéissante mais ayant ses opinions. Et surtout, elle était à lui. Toute à lui. Phenex serra les dents, emplit ses poumons d'un air meutrier.

"Faisons simple : personne ne touche ce qui est à moi. Personne ne touche cette femme."

Le Vénérable fit simple : il glossolalisait un chant inaudible à Two, usant du peu de pouvoirs dont il disposait encore, n'utilisant qu'un peu de sa force pour se faire entendre uniquement des hommes. Rien ne semblait sortir de sa bouche, pourtant ce fut un chant à vous en crever le cœur qui retourna ces ivrognes, leur faisant goûter avec sobriété à la plus ancienne des émotions de l'humain : la peur. Cette dernière déforma les traits des cibles de l’Oiseau-Roi dans un silence glacé, comme hanté par une voix qui n'existait pas. Il n'y eut aucune violence, aucun acte physique. Le tout fut diablement efficace, laissant assurément des stigmates psychologiques infiniment plus profondes que n'importe quelles brûlures. Car l'évidence fut là : Phenex viola tout simplement l'esprit de ces quatre hommes, sans une seule once de remord.

Certains tombèrent au sol, sanglotant comme des nourrissons alors qu'un autre avait tout simplement pris la fuite. L'Asheru posa son pied sur le crâne d'un des hommes qui étaient au sol, exerçant juste assez de pression pour l'image de le fouler au pied. Il semblait attendre une certaine forme de jugement de la part de son esclave, lui laissant le choix de la destiné de ceux qui étaient encore présent.

"Je viole plus profondément que vous", murmura-t-il, mauvais, à l'adresse des ivrognes tout tortillant d'angoisse.
(c) AMIANTE

Phenex
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Liria
Mar 10 Mar - 23:51
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Namaru

Two sent contre elle le corps masculin, chaud et vivant. Elle entend subtilement le murmure du sang dans les veines, les pulsations du coeur. Son odorat renifle l'odeur d'éthanol, de transpiration, le parfum d'une peau rêche et épaisse presque animal. Ses papilles s'inonde de salive à l'instant où elle sent une coupable torsion de ses propres viscères. La faim couve sous le masque impavide. Son ventre gronde bruyamment. Elle voudrait le bouffer : parce qu'il la tient rudement, l'imbécile. Parce qu'il n'est qu'un mâle en rut et que cela éveille ses instincts de mante religieuse. Elle voudrait le manger, le déchiqueter, l’éviscérer, l'ouvrir de la gorge à ce sexe pulsant qu'elle sent contre ses propres courbes. Elle mordrait dans le foie, gorgé de sang et le boufferait si bien qu'il ne resterait de lui qu'un cadavre aux intestins éparpillés... Elle se tait, Two mais son épiderme à une réaction éloquente : sous la peau quelque chose ondoie pour en sortir. La Bête menace, dessine ses angles impossibles sous le derme de la jeune femme, des angles abscons qui sont comme un frisson terrible de tout son être. Point de peur, seulement l'appétit. Elle ne cède pas : elle se l'interdit. Ces types ne valent pas la peine qu'elle risque de se mettre en porte à faux avec son maître.

Et pourtant résonne cette voie profonde et grave qui dément la fille dans ce petit corps sottement qualifié de "petite sœur." Two tourne son regard vers celui qui la possède, un peu curieuse de savoir ce qu'il fera. C'est la première fois qu'on se soucie qu'on la touche ou non. Usum n'en aurait rien eu à faire. Il aurait simplement continuer son chemin sans se retourner, indifférent au sort de celle qui avait été dix ans à lui. Lorsque Phenex se contrarie d'un coup, Two sent quelque chose d'étrange dans sa poitrine. Une arythmie inhabituelle d'un infime battement de ce coeur plus lent qu'un coeur humain ordinaire. Une pulsation sourde, comme un pincement : est-ce l'effet d'être défendue ? Au signe de son maître, Two retrouve sa capacité de mouvements, s'arrachant souplement et sans effort de ce bras qui avait cru capable de la retenir si elle en avait décidé autrement. En quelques pas elle se poste derrière l'Asheru, spectatrice. Il l'a appelé et la voilà qui le rejoint, le plus naturellement du monde. Two est obéissante mais point docile. Elle s'étonne simplement de cette colère dont elle observe les hérissements, notant la température bien plus élevée qui créé comme des ondoiements de chaleur autour de ce petit corps. Déconcentrée de ses appétits carnivore, l'esclave voit cette peur née de rien qui dévore les esprits simplets des quatre fous qui ont eu sans aucun doute la pire de toutes les idées en les abordant.

Personne ne touche cette femme.
Two sursaute. Encore ce pincement dans sa poitrine, à laquelle elle porte une main hésitante. Pourquoi..? Cette femme. Pas cette esclave. Ce maître qui l'appelle par son prénom... ne la renvoie jamais à cette laisse invisible qu'il érige autour de son cou. Phenex l'a libéré d'un collier mais le sien est infiniment plus subtil. C'est étrange pour Two, qui n'a jamais trop été considérée comme un être à part entière : femelle trophée reproductrice puis putain esclave pour un démon hostile et cruel, elle n'a guère l'habitude de simplement compter pour ce qu'elle est et non simplement pour la possession qu'elle représente. La possessivité de Phenex déclenche en Two de drôles de sentiments. Elle est à lui et en découvre toute la mesure.
Le pouvoir de Phenex, incommensurable à ses yeux de petite Namaru, réduit les fiers idiots en loques pleurnichardes et certains ont la présence d'esprit de fuir. Le pied de son maître foule tranquillement les existences d'humains qu'il aurait pu entièrement détruire s'il en avait eu l'envie. Est-ce qu'il s'est vexé d'avoir été pris pour la petite sœur de son esclave - si Two n'avait si peur, cela l'aurait amusé. Elle ne saurait le dire. L'Oiseau-Roi à la colère aussi souterraine et prompte à jaillir que la sienne, visiblement. Two l'observe triompher sans même se fatiguer, plus fielleux qu'à l'instant d'avant, comme s'il se prenait brusquement au jeu. Two répond à son regard, partagée. Elle ne sait que faire, à présent, trop troublée par la scène pour réussir à réfléchir au devenir d'insectes déjà écrasés avant même d'avoir été vraiment des nuisances.

La jeune femme s'ébroue d'un frisson, revenant en ce présent étrange, se rapprochant légèrement de Phenex, le regard posé sur ceux qui n'espèrent plus rien sinon qu'une mort prompte. Que faire ? Leur trépas n'est guère important en vérité. Qu'ils vivent ou non indiffère réellement Two, malgré la Bête qui a faim de chair et de sang. Elle se contente de soupirer tout bas. "Voilà exactement pourquoi j'évite les endroits bondés." Lasse d'être sans cesse convoitée, Two tend les doigts en direction de l'épaule de ce drôle de maître tout gonflé de sa cape, presque pas si surprise de le sentir brûlant sous le tissu. Elle se brûle un peu à ce contact mais la douleur ne lui fait pas grand chose. Elle a sentit sans le vouloir le chatouillis des plumes alors qu'elle l'effleure délicatement. "Vous allez louper tout le défilé." Est-ce une manière de dire que la mort des hommes n'apporterait rien ? Il fait bien ce qui lui chante, après tout. Le regard de Two abaissé en direction de Phenex est un peu étrange en cet instant alors qu'elle le touche pour la première fois de son plein gré en un geste déjà avorté, ramenant sa main contre sa poitrine.
Liria
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Phenex
Sam 14 Mar - 22:13
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Asheru
L’envolée.
Certains fleurs s'épanouissent en silence dans le noir, dans une pudeur de grand animal. Parmi les Hommes, parmi les Monstres, il existait un sentiment qui pouvait mettre tout le monde d'accord. Au sein de son peuple antédiluvien, peu l'avaient expérimenté. Un sentiment exigeant qui demandait de faire confiance, de baisser sa garde. Une émotion au moins aussi vieille que la plus vieille d'entre elle, qui se nommait la peur et qui était sa jumelle. Une petite sensation un peu vaine, qui prenait trop de place. Le cœur qui se serre dans une poitrine qui n'a plus la place de le contenir. Un frôlement de papillon qui dérange un peu l'âme avant de repartir comme il était venu. C'était à la fois vain et beau ; les belles choses semblaient toujours un peu vaine à Phenex, vieille chose parmi les vieilles choses, esthète fat qui s'attardait au superficiel. Il avait connu ce sentiment qui dérangeait les choses, dans le noir d'une grande cave. C'était ce même sentiment, trop puissant, qui l'avait conduit à parvenir à se libérer.

En cet instant, il reconnut sans mal ce tortillement intérieur qui animait sa cage thoracique. Son regard fauve posé sur Two n'exprimait pas grand chose, sinon rien. Ça pinçait un peu, juste là. Lorsqu'elle fut derrière lui, l'Asheru ne s'attarda plus sur elle et se contenta d'officier sa besogne sans le moindre remord, reléguant ce petit morceau d'humanité dérangé dans un coin de son esprit comme on enfermait à double tour quelque chose dans une grande armoire mentale. Il la laissa spectatrice de sa cruauté fugace, témoin de sa colère éclair. L'Oiseau-Roi était capable des pouvoirs qu'on lui prêtait, et bien plus encore. Malgré le fait qu'il avait perdu en force, il demeurait un Vénérable. Même enfermé dans ce corps ridicule, il demeurait Melek Taus, l'Ennemi. Mais quelque chose de subtil dans le plan de Bêl s'était insinué en lui comme un poison, à mesure des années. Un tout petit morceau d'humanité dérangée. Et ces hommes n'étaient pour lui - cela se voyait - ce que les mouches étaient aux humains : même pas des nuisances. Il essuya son pied sur le dos de la veste de l'homme qu'il tenait en respect, comme s'il n'était qu'un objet, puis tourna lentement les talons. Two avait raison : ils n'en valaient pas la peine.

Son regard rencontre celui de son esclave sans qu'il ne dit rien, un long moment. Fallait-il attendre qu'un ange passe ? Il l'écouta, tout en fronçant les yeux. Il y avait de la contrariété sur son visage juvénile.

"Tu ne devrais pas t'empêcher de sortir à cause de la crainte des hommes", il désigna du menton les misérables vers qui rampaient au sol, "c'est à eux d'apprendre à se contrôler."

Sa colère retomba comme une flamme à laquelle on aurait retiré son oxygène. L'Asheru se sentait vidé d'avoir utilisé ne serait-ce qu'une petite partie de ses pouvoirs, comme à chaque fois. Ce corps commençait à devenir trop étroit pour lui, depuis qu'il avait entamé sa transformation. Cependant, Phenex ne recula pas en voyant son esclave s'approcher de lui ; au contraire. Peut-être avait-il envie qu'elle initie ce contact, sans trop savoir pourquoi... pour la confiance ? Les esclaves confiants obéissent plus rapidement, plus efficacement. Il lui avait prouvé qu'il la respectait en tant qu'individu et la protégeait à dessein. Un sourire triste se dessina sur son visage si souvent impassible ; cette main tendue lui rappelait celle de Lyrica. Une main tendue vers lui, l'Ennemi, le Destructeur. Cela signifiait beaucoup pour quelqu'un comme lui. Alors se laissa-t-il faire, le drôle d'oiseau, la collerette de plumes délicatement relevée. Il n'écouta pas ce qu'elle lui dit, bercé du pourpre du regard de la jeune femme posé sur lui, s'abreuvant de son attention. Peu importait le défilé face à ce geste : il valait pour lui toute les révérence, toutes les festivités, tous les discours.

Qu'elle se brûle le le toucha pas ; il ne la brûlerait pas jusqu'à l'os après tout. La sensation fut étrange, comme s'il l'avait perdu avec les années qui passaient. Plus personne ne l'avait touché depuis Lyrica, il y avait plus de cinquante ans. Même pas une accolade. Même pas une curiosité. Alors ce sourire triste si fugace avait des airs de remerciements qui, par pudeur, ne se diraient pas. Et, tandis que son humanité souterraine s’émouvait en silence, une larme solitaire coula sur sa joue, creusant un long ruisseau salé né d'une émotion qui n'avait pas l'air de lui appartenir.

"Ne me laisse pas tout seul."
(c) AMIANTE

Phenex
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Age : Antédiluvien.
Génération : 2de Génération (Vénérable par Dévoration).
Occupation : Consort de la reine Liria, fauteur de troubles.
Pouvoirs : Figura - Vox Absit - Pluma Ignis - Gravitas - Virtuosa - Traumatica.
Thème : ►Conan OST - Riders of Doom ♫
DC : Beastie.
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Liria
Dim 15 Mar - 17:16
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Namaru


Quelque chose passe entre eux, mais quoi ? Two fixe ce maître étrange, s'étonne de cette expression chagrine qu'elle ne le pensait pas capable d'avoir. Une larme coule et l'esclave demeure pétrifiée en dedans : les démons peuvent donc pleurer ? Ou bien est-ce ce corps humain dans lequel est enfermé Phenex qui s'exprime à sa manière ? Elle ne sait pas, elle qui ne montre jamais ses rires ou ses larmes. Elle qui cache tout derrière le masque d'un visage impassible. Two ne pleure pas : parce que la faiblesse conduit à l'échec et l'échec à la mort. Elle ne semble jamais que grave et peut-être l'est-elle plus intensément encore à cet instant précis. Elle fixe Phenex avec dans les yeux une vibration sourde, une étrange empathie qu'elle met trop souvent en sommeil. Peut-être est-ce aussi l'apparence juvénile qui réveille l'instinct maternel qui pulse sourdement dans ses veines ? Two ne sait que faire face aux larmes car elle ne connait que la violence. Ses propres larmes n'ont ému quiconque lorsqu'elle en versait encore. Lorsque, prostrée, elle implorait qu'on ne touche à ce pauvre chat... Son unique ami...

A quoi bon ? Le chat était mort et Two s'était éveillée de cette anesthésie des sens qu'elle s'était imposée pour survivre. Telle un phénix sans plumes, elle était née une seconde fois et s'était peut-être bien ressuscitée elle-même.
Elle ne répondit pas à Phenex, parce que ce n'était pas utile et que Two ne promettait jamais rien qu'elle ne puisse tenir. Parce qu'elle avait peur de ses propres sentiments qui s'agitaient à cet instant en une mer soudain tumultueuse. Une migraine battait à ses tempes mais elle l'ignora. Une part d'elle, prédatrice, s'agaçait des faiblesses car elle ne pourrait que vouloir s'en servir. Hors Two ne voulait pas user des larmes d'un Asheru contre lui. L'instinct était là, celui d'une créature complexe mais que la faiblesse des mâles incitait à l'attaque plutôt qu'au réconfort.
Two prit une grande inspiration, puis attrapa simplement la main menue de Phenex, le devançant en marchant sur la passerelle qui la conduirait vers les rues. Les chants et la musique étaient toujours audibles, bien qu'un peu plus lointain à mesure que la procession s'éloignait. Elle tint simplement les doigts de son maître, se fichant de la chaleur qu'il dégageait, ne le lâchant pas à la sensation de brûlure. N'était-elle pas habituée à la douleur ? Le sol était après tout tout aussi brouillant sous ses pieds nus, tandis qu'elle descendait de la passerelle pour se retrouver dans les rues apaisées et bien plus vides - de nombreux habitants suivaient le rythme de la procession, d'autres flânaient déjà.

"Je ne crains pas les hommes. Mais il y a quelque chose de très lassant..." Elle avait dit cela d'une voix sourde et profonde, une voix fatiguée. Elle n'avait aucune peur des mâles humains - plus maintenant - et elle les méprisait autant qu'elle s'en méfiait par essence car ils ne cessaient de voir en elle la femelle trophée parfaite. Ceux qui la convoiteraient seraient toujours trop nombreux. Ceux qui la désirait contre son gré aussi. Et Two ne pourrait se permettre de se battre et de tuer sans cesse. Il y avait quelque chose de profondément lassant à la violence, bien qu'elle soit le nerf du pouvoir. "Disons que j'aspire parfois simplement au calme." Ajouta-t-elle dans un dernier soupir, traînant toujours sans maître avec elle, ses cheveux ondoyant dans son sillage tandis qu'elle ne se retournait pas - son propre geste de lui avoir pris la main la tétanisait en réalité et elle craignait un peu que cela soit éloquent dans son regard.

Two avisa un stand de nourriture non loin, son estomac grondant sourdement - l'odeur de la chair grillée rappelait que sa bête n'était guère rassasiée. Le stress la rendait pus perméable à ses instincts, ceux qu'elle ne semblait pas avoir et qui étaient pourtant capable d'ondoyer sous sa peau comme pour la crever. Si elle avait été seule en cette heure, sans doute aurait-elle dévoré les importuns, mais puisqu'elle ne l'était, il restait en elle une frustration sourde et presque physique. Alors, plutôt que de se morfondre, Two approcha du stand de nourriture, demandant deux brochettes de ce drôle de lézard grillé croustillant, qu'elle troqua contre une babiole, le marchand débonnaire la reconnaissant visiblement - elle avait traîné ses guêtres dans les parages ces deux derniers jours. "Oh ! Tu es venue avec ta petite sœur cette fois ?" Dit l'homme en lui tendant les brochettes non sans un regard et un sourire paternaliste à la petite Namaru derrière l'esclave dont Two lâcha les doigts le temps de récupérer les deux pics de bois - le marchand lui en glissa une troisième avec un clin d’œil. Two avait simplement ignoré la phrase, silencieuse en dehors des nécessités de la transaction. "L'autre petite que tu as aidé va mieux ?" Voilà ce que redoutait Two, qui poussa un soupir : "Peu importe. Tu devrais te mêler de tes affaires, marchand." Elle était volontairement désagréable mais le marchand ne s'en formalisait visiblement pas car l'on pardonne tout aux belles femmes, la saluant simplement d'un signe de la main quand Two s'éloignait déjà de quelques pas.

Puis, se tournant vers Phenex, une expression indéchiffrable sur ses traits à la gravité sévère, Two lui tendit une brochette. "Ce truc, c'est bon." Etait-ce la seule chose que Two ait retenu de deux jours d'errance ? Assurément. Etait-elle gourmande ? Plus qu'évidemment, et elle grignotait déjà sa brochette comme si cela était capable de faire taire sa faim surnaturelle. Après tout, un corps humain rassasié aidait au contrôle de sa nature.
Liria
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Phenex
Mar 17 Mar - 19:05
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Asheru
L’envolée.
Un vent mauvais avait soufflé sur une conscience qui l'habitait mais qui n'était pas vraiment la sienne : avait-on idée de gémir lorsqu'on était un monstre comme lui ? Cette émotion ne lui appartenait pas, le laissant désarçonné de ses propres réactions. Le silence fut sa meilleure défense et il loua silencieusement la discrétion de son esclave qui ne releva pas sa faiblesse passagère. Était cette encombrante humanité qui lui jouait des tours ? Face à Two pétrifiée rien qu'un instant, Phenex se recomposa rapidement un visage impassible. Comme si cet instant n'avait été qu'une illusion ; comme s'il ne ressentait rien du tout. Il sentit la longue main aux ongles durs laqués de noirs glisser dans la sienne et n'opposa aucune résistance, se claquemurant dans un mutisme affecté par ses propres errances. Le regard qu'ils avaient échangé avait quelque chose de perturbant, mais il ne sut mettre un mot sur l'impression qu'il ressentait, diffuse et vagabonde.

De l'initiative de Two, l'Asheru ne se formalisa pas. Il se contenta de suivre son esclave sans rien dire, trottinant derrière elle avec une passivité tranquille, presque amusée : il avait envie de voir où elle le mènerait ainsi, avec cette audace qu'il sentait qu'elle regrettait déjà. En faisait-elle trop ? Pas pour lui. Two agissait enfin de sa propre initiative et c'était exactement ce que désirait son maître. Au loin, les chants de la procession fuyantes s'étouffaient lentement. Le Vénérable, l'oreille tendue, continuait de s'en enivrer poliment, les yeux mi-clos. Sa main dans celle de son esclave était si petite... ce corps ridicule, minuscule, cloué au sol... il se rembrunit un peu, mais serra la main de la Namaru plus fort dans la sienne pour donner à cette accolade une matérialité effrayante : ils se prenaient par la main de leur plein gré. Il considéra Two en silence, la trouvant très belle. Mais qu’est le plus beau ? Le mouvement du félin ou son calme ? Il sourit, ne connaissant pas la réponse.

"C'est magnanime que de supporter avec calme le manque de tact", considéra le drôle d'oiseau, "j'aime ta résilience. C'est une qualité utile de nos jours."

Il n'ajouta rien de plus car il n'était pas le plus averti pour disserter de cette même résilience dont il était dépourvu, oiseau sanguin qui pouvait détruire par colère, par caprice. La vie de Two lui était étrangère, bien qu'il pariait sur cette fatigue du sexe qu'on dit fort et qui n'a pourtant pas plus de force que l'autre. Phenex en était revenu à ces étranges réflexions lorsque la Namaru l'emmena devant un étal de nourriture où le vendeur semblait la connaitre. A la nouvelle mention de leur air de ressemblance en passant par le terme un peu humiliant de "petite sœur", Phenex eut un long soupir.

"Ne soie pas si familier avec moi, humain", dit-il simplement de sa voix gutturale, "je suis son maître, pas sa petite sœur."

Le marchand déglutit de surprise d'entendre une voix si grave pour une si jeune fille, tendant les brochettes avec un air confondant. L’Oiseau-Roi n'ajouta rien sur sa véritable identité, se contentant de fixer l'humain dans les yeux avec une lueur sourde de colère contenue. Il en avait assez de toute cette familiarité et avait l'air irrité malgré ses traits marmoréens. L'Asheru saisit la brochette tendue avec un air boudeur qui renforçait son air humain et juvénile, faisant mentir sa véritable nature.

"Je veux savoir, moi", renchérit tout d'un coup le Vénérable, curieux de connaitre cette histoire d'entraide qu'avait avancé le marchand qu'il venaient de quitter.

Il avala tout rond l'animal grillé, ses dents brisant le pic de bois pour le mâcher sans effort comme s'il faisait parti de la friandise. Le régime alimentaire de l'Asheru comprenait des charbons ardents et des cendres chaudes, il avait l'habitude de dévorer des matières non-organiques comme le bois. Il mâchonnait avec un air un peu malin, le regard rivé sur son esclave, trottinant paisiblement à ses côtés ; il passait de la colère à l sérénité en un instant, ce drôle d'oiseau.

"Je veux connaitre cette histoire."
(c) AMIANTE

Phenex
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Liria
Mar 17 Mar - 23:02
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Namaru


Qu'il était étrange, ce maître auquel Two ne comprenait pas grand chose. Elle lui tenait la main et aucun coup n'était venu, pas même une protestation. N'était-ce pas un peu bizarre ? Un Asheru si ancien et redoutable ne devrait-il pas s'offusquer d'une telle impulsion ? Ce Maître-là ne la punissait pas, ne lui criait pas dessus et ne la traitait pas comme une marchandise. Etait-ce pour mieux cacher le pire lorsqu'il viendrait ?
Sa colère face au marchand était presque amusante en réalité et Two observa les traits adolescent se parer des contrariétés d'une jeune fille. Il gonflait un peu les joues et il était presque difficile pour la Namaru de ne pas simplement y appuyer le bout de son index par taquinerie.
Non mais à quoi pensait-elle ? C'était un Asheru. Son Maître et... sa seule chance de salut.

Two poussa un discret soupir en mâchonnant son bout de lézard, détournant un peu les yeux tandis que Phenex arguait qu'il souhaitait savoir ce qu'elle avait pu faire. Foutu marchand bavard ! Qu'allait penser Phenex d'elle ? Qu'elle était altruiste ou serviable ? Foutaises. L'humeur soudain assombrie, la Namaru rejeta ses cheveux en arrière d'un mouvement d'épaule, la bouche plissée d'une moue colérique. Elle n'avait pas envie de raconter cet épisode récent. Mais... Les yeux rouges en amande se déportèrent sur le côté tandis que Two achevait la brochette en quelques bouchées, les pommettes légèrement colorées d'une roseur qui lui donnait l'air charmante. Elle tendit la troisième brochette à son maître, comme pour l'occuper le temps de mettre de l'ordre dans ses pensées décousues et un début de panique intérieur. Elle devait se ressaisir : si tout marchait bien avec Phenex, peut-être pourrait-elle s'en sortir convenablement de cette vie minable... Pour Hope, elle devait tenir bon et lui créer le nid le plus sûr au monde. Là où personne ne pourrait jamais atteindre sa fille et ce plan comprenait cet Asheru coincé dans le corps d'une petite humaine boudeuse. Cette expression sur le visage de Phenex était déjà partie mais elle revoyait encore le fantôme adorable.

Two se résigna en se laissant tomber sur un muret, la bouche toujours plissée d'une moue contrariée, le pic à brochette coincé au coin des dents. Elle se débattait contre un instinct fuyant et un naturel dissimulé. Devait-elle dire la vérité ? Jusque ici sa franchise avait été payante mais et si Phenex la prenait pour une personne moins dépourvue de remord, se pourrait-il qu'il ne s'intéresse plus à elle.
"Vous m'aviez dit que je devais faire ce que je voulais..." Marmonna-t-elle en grattant le sable de la pointe de son pied nu, retirant le bois de sa bouche. Les yeux couleur de sang étaient fuyants et sa poitrine se contracta d'une impression désagréable. Elle avait peur, évidemment. Peur d'être réprimandée, d'être rejetée aussi. L'idée était effrayante... Elle était si près du but !

"Des types se sont attaqués à une esclave Namaru..." Glissa-t-elle, les yeux posés sur le sable et sur son gros orteil qui y dessinait des arabesques abstraites. Une légère rougeur s'attarda sur les traits de la Namaru. "Je ne me mêle pas de ce genre de choses mais elle... attendait un enfant alors... Elle était impuissante." Elle plissa un peu plus la bouche, de plus en plus contrariée visiblement par le souvenir. "Enfin peu importe, c'était juste une bonne excuse pour envoyer balader de stupides mâles inférieurs." Ajouta-t-elle, défiante, en une tentative de maquiller un geste de bonté en égoïsme. Son regard hésitant et farouche glissa vers Phenex, qu'elle osa regarder en coin, emplie d'une appréhension plus sincère sous l'ombre de ses longs cils. Two jeta le bâton un peu plus loin, avisant un chien errant et famélique qui s'en approcha pour partir avec après l'avoir reniflé pour mieux le ronger dans son coin... Elle était vraiment sensible aujourd'hui. Pourquoi avait-elle le coeur si gros pour des bêtises ? Après tout, sa vie venait de changer du tout au tout... Il y avait de quoi être perturbée.

Phenex n'était-il pas son pari ? Elle avait beau faire la fière, elle n'en menait pas large : l'Asheru était plus ancien et plus dangereux que tous ceux qu'elle avait jamais rencontré - et pourtant du monde était passé entre ses cuisses. Et ce visage humain compliquait tout : pourquoi ne pouvait-elle s'empêcher à Hope lorsqu'elle serait plus grande ? Sa fille lui manquait de plus en plus. Sans doute à cause de cet espoir qui s'était embrasé sans qu'elle le veuille au contact de Phenex... Un feu souterrain et silencieux qu'elle préférait taire autant par pudeur que de crainte d'en perdre la flamme... Alors oui, peut-être était-elle bien un peu à fleur de peau pour que ses pensées soient une telle cacophonie...
Glissant ses cheveux derrière son oreille, Two souffla tout bas : "Je ne sais pas ce que je peux faire..." Parlait-elle de l'absence de directives de son maître ou bien d'autres choses cachée dans l'inconnu qu'elle représentait, femme d'énigmes et de silences ?
Liria
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Phenex
Ven 20 Mar - 17:41
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Asheru
L’envolée.
Phenex était malin, mais il n'était parfois le plus fin observateur qui soit lorsqu'il s'agissait du ressenti des gens. Il lui arrivait souvent de se rendre compte de l'essentiel avec plusieurs minutes de retard, quand ce n'était pas plusieurs heures car il y avait chez lui une sorte de distance peut-être due à son âge qui s'érigeait dès qu'on parlait de sentiments. Ainsi ne vit-il rien de l'assombrissement de Two, se contentant de trottiner à ses côtés en observant le petit lézard un peu trop cuit sur le bâtonnet de bois qu'elle lui avait donné. L'Asheru n'avait pas vraiment faim à vrai dire : il mangeait des charbons et des cendres en général et n'avait pas vraiment le sens du goût. Il avait bien remarquer la réluctance de son esclave, mais ne chercha pas plus loin : elle ressentait bien ce qu'elle désirait. Lui offrant un regard lointain, le Vénérable demeurait à ses côtés, présence sereine et étrangement discrète malgré son rang. Phenex parlait fort peu en réalité, et se montrait d'une passivité trompeuse, de façade uniquement.

"Je l'ai dit, en effet", acquiesça l'Asheru en prenant place à ses côtés sur le muret, ses jambes pendant dans le vide battant une mesure imaginaire, "ne n'est pas évident, n'est-ce pas, de faire... de savoir ce que tu veux ?"

La question n'avait rien de rhétorique, réellement posée avec curiosité, mais il y avait dans le ton de Phenex une étrange certitude. La tête penchée en avant, il offrit un sourire mystérieux à la jeune femme en sentant la peur dans son regard fuyant.

"Ne me fuis pas du regard", lui ordonna-t-il d'une voix calme mais autoritaire, "tu peux parler librement."

Phenex se tut alors, considérant la Namaru en silence tandis qu’elle partagea avec lui son histoire plus banale qu'il ne l'aurait pensé. Était-ce tout ? Il ne vit pas ce qui tracassait la jeune femme dans cet événement et inclina la tête sur le côté en prenant un air curieux, un peu confus sans que son visage n'exprime grand chose cependant. Avait-elle peur d'être jugée à la va-vite pour ses actes ? Le Vénérable ne répondit rien dans l'instant, la laissant développer autant qu'elle le souhaitait. Il se leva sans rien dire au bout de longues minutes pour rejoindre le chien famélique qui leur avait un peu tourner autour. L'animal montra agressivement les dents face au monstre qu'était Phenex, grogna sourdement face à cette présence malveillante. L'Asheru jeta finalement le lézard retiré du son bâtonnet au sol, devant le chien qui renifla un instant la nourriture offerte avant de la saisir dans sa gueule et de fuir avec sans demander son reste.

"Nos actes ne définissent pas notre nature", dit Phenex en faisant volte-face pour revenir s’asseoir sur le muret aux côtés de son esclave, "un jour on peut aider quelqu'un, l'autre tuer des gens... c'est ça, le libre-arbitre. Le tout est de ne pas en faire une excuse", il fixa intensément la jeune femme dans les yeux en posant sa petite main sur le dos de la sienne, "tu n'as à justifier aucun de tes actes avec moi."

Il se tut alors, gardant son regard fauve dans celui, rubicond et plus sombre, de son esclave. Il retira sa main pour s'appuyer sur le muret, regard le jour qui décroissait et la nuit qui commençait à s'étirer sur les ombres du crépuscule. De nouvelles interrogations virent, et il les considéra calmement, regardant à nouveau la Namaru dans les yeux. S'il n'avait rien de bienveillant, Phenex était patient et curieux, et prenait le temps d'apprendre à connaitre son esclave sous toutes ses coutures. C'était la raison de son attitude concernée envers elle.

"A quel propos ?", fut sa seule question, réunissant pour une fois avec lucidité toutes les interrogations de Two.
(c) AMIANTE

Phenex
Messages : 272
Age : Antédiluvien.
Génération : 2de Génération (Vénérable par Dévoration).
Occupation : Consort de la reine Liria, fauteur de troubles.
Pouvoirs : Figura - Vox Absit - Pluma Ignis - Gravitas - Virtuosa - Traumatica.
Thème : ►Conan OST - Riders of Doom ♫
DC : Beastie.
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Liria
Ven 20 Mar - 22:07
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Namaru

C'est drôle, dans le fond, que cette présence l'apaise... Two n'a jamais connu que la contrainte, la force, la douleur, les menaces de représailles. Que faire face à la douceur ? Comment ne pas céder à l'envie intuitive de se laisser aller, de s'abandonner ? La main qui se pose sur la sienne est chaude mais moins que plus tôt, d'une tiédeur agréable. La main de Phenex ne frappe pas, ne bat pas. Elle caresse au contraire et la sensation qui en découle est effrayante, au point qu'elle fait frissonner cette esclave qui ne tremble pourtant pas et qui ne sourcille que si peu. Les émotions sont des faiblesses à cacher. Les sentiments sont à enfouir. Elle refoule en elle-même tout ce qui la fait frémir, dont ces grands yeux d'or liquide qui la fixent avec autant d'incompréhension que d'une terrible neutralité. Une gravité de monstre en latence sous l'apparence.

Two retient son souffle lorsque Phenex approche le chien, comme si elle craignait que l'animal souffre. Phenex ne peut voir ce tremblement de ses épaules, cette tension qu'elle conserve, comme si elle s'apprêtait à se jeter entre l'Asheru et l'animal. Mais le chien ne fait que repartir avec un peu de nourriture et Two pousse un soupir soulagé. Les choses ne sont jamais noires ou blanches. Elle devrait le savoir pourtant. Son regard soutient un moment celui de l'Asheru, un peu perdue, un peu distante.

Les mots de Phenex ont un pouvoir étrange. Ils portent quelque chose qu'elle n'a jamais ressentit auparavant. Est-ce qu'elle a perdu la raison ? Elle est bien à ses côtés et c'est là toute l'ironie. Elle parle, il l'écoute et puis il parle et c'est elle qui l'écoute en silence, ses beaux yeux rubis acceptant enfin de soutenir le regard de son maître. Il parle si aisément de confiance, Phenex. Il lui dit qu'elle peut choisir. Et ce luxe, Two ne l'a jamais eu. Elle oppose aux quelques phrases peu bavardes un mutisme plus profond encore mais son regard est éloquent, plus doux peut-être. Le même que celui de ce chien que la main tendue n'a pas frappé mais à nourrit. Two humecte légèrement ses lèvres carmines, ramenant ses mains dans le giron de ses cuisses galbées de noir, les joignant en une attitude sage finalement trompeuse. Elle masque ses ressentit derrière la ligne délicate de sa chevelure, la tête penchée d'une manière qui fait écho à celle de cet être qui n'a de fille que le corps trompeur. Le crépuscule ne tardera pas à parer le désert des nuances de bleu, amenant le froid et le silence moribond.

"Puis-je les dévorer ou non ? Ceux qui s'en prenne à moi ?" Dit-elle finalement après ce très long silence, la tête inclinée sur l'interrogation muette de ses beaux yeux. Elle ne se comporte pas en proie, pas face aux mortels. Sa nature bestiale s'y refuse, s'enrage rien qu'à l'idée de devoir plier face aux inférieurs. Les mâles sont des ennemis naturels de Two. Des ennemis mortels et insidieux qu'elle aime à dépecer en représailles. Les Asherus sont différents. La loi de la survie et du plus fort prime. Mais qu'aucun ne lui offre la gorge. Alors pourquoi se sent-elle mieux auprès de Phenex que de quiconque ? Il est cet Ennemi de tout et pourtant n'est-il pas là, soucieux de lever le mystère de pensées qu'elle lui dérobe encore ? "Quand le libre-arbitre cesse-t-il de l'être pour devenir l'excuse ?" Questionne-t-elle finalement avec une certaine candeur, étrangement innocente face aux propos abscons et métaphysiques.

Le regard de Two se pare d'un peu plus de douceur dans ce joli crépuscule qui étire les ombres sur leurs deux visages. Est-ce parce que l'odeur de Phenex est si familière qu'elle a l'impression de le connaître depuis plus longtemps que les deux petits jours passés ? Two soupire tout bas. "Il va faire nuit. Rentrons." Quelques mots délicats, accompagnés d'une expression étrange qui plisse les yeux en amande, étire un peu les lèvres sur la douceur d'un visage un peu tendre, un peu ému. Il lui a dit s'affaiblir et craindre l'obscurité alors Two se lève simplement, époussetant un peu sa robe pour mieux tendre les doigts à son maître. Une main tendue sans rien demander en échange. Une main tendue sans rien attendre. Juste offerte.
Liria
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Phenex
Sam 21 Mar - 22:23
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Asheru
L’envolée.
Comme c'était étrange, ce moment suspendu entre eux qui avait un goût de déjà et de jamais vu à la foi. Comme c'était particulier, cette heure entre chien et loup qui le renvoyait à une humanité qu'il ne possédait que depuis fort peu de temps et dont il avait du mal à s’accommoder malgré son visage serein où la crainte demeurait absente. Comme c'était perturbant, de s'entreprendre pour une main sur une autre, dans un langage plus ancien que les mots. Ces impressions indicibles, Phenex les avaient déjà ressentis. Elles taisaient leur nom dans le crépuscule qui étirait sur l'horizon les cendres d'une journée comme. Ordinairement particulière. Extraordinairement normale. Il avait nourri ce chien car il en avait eu envie. Créature de nuance, il était malfaisant avec cette touche de désintéressement qui faisait de lui un être complexe, non pas en nuances de gris mais tout en couleur. Un monstre sait avoir un geste bon. Un samaritain sait avoir des agissements cruels. Cela dépendait des moments et des émotions. C'était ce qu'on appelait le libre-arbitre. C'était ce que chérissait l'Oiseau-Roi, du plus profond de son cœur millénaire qui connaissait beaucoup plus de nuances qu'on aurait pu le croire.

Toutes ces nuances, toutes ces couleurs s'animaient en cet instant pour cette jeune femme qu'il ne connaissait pas, mais dont il savait tout. Il y avait du velours dans son regard fauve posé sur elle, qui lui offrait ces indicibles émotions. Elle était belle ; beaucoup auraient tué pour elle. Assise sagement sur ce bout de muret, les mains ramenées sur ses cuisses, elle avait cet air résigné qui pourtant couvait une nature qu'il imaginait brûlante, indomptée. Et lorsque la Namaru le regarda d'un air perdu, Phenex ne dit rien pour ne pas briser cette petite bulle qui avait éclos entre eux, et qui le fascinait. Il dansait au son d'une mélodie imaginaire, qui lui apportait de la joie sans qu'elle ne se peigne sur ses traits marmoréens. L'Asheru demeura silencieux, de crainte que tout se dissipe ; comme une illusion, un fantasme lointain. Comme avec Lyrica, quand la magie se répand dans l'air : elle de dissipe sitôt qu'on relâche son attention.

"Tu dévoreras tes ennemis, et je m'en réjouirai", dit-il très simplement en hochant du chef, sans rien ajouter de plus.

Le destin de cette ville et de ces habitants indifférait Phenex, souverain distant méprisant l'ordre et les conséquences ; seul comptait son précieux libre-arbitre. Mais Two, il la voulait vivante. Farouche, puissante, mettant en pièces tout ceux qui oseraient chercher à la souiller. Il voulait admirer cette superbe bestiale du haut de sa tour, la voir se battre pour sa vie et son honneur. Mais de ses pensées, l'Asheru ne dit rien. Il lui offrit un sourire énigmatique en lui laissant toute latitude, l'air serein et un peu absorbé par ses pensées bien qu'il n'en fut rien. Mais ce sourire qui ourlait ses lèvres fines était définitivement plus tendre que d'accoutumé, malgré le côté figé de son visage. Il admirait l'interrogation muette des beaux yeux de son esclave, tout simplement.

"Quand il se justifie", se contenta de dire le démon en haussant les épaules, laissait le reste à l'appréciation de la jeune femme.

Il métaphysiquait souvent de manière un peu stérile, philosophe un peu fat qui appréciait de parler en énigmes. Un peu abscons, un peu joueur, Phenex aimait en dire peu pour expliquer beaucoup et son attention était plus absorbé par la tendresse qui naissait dans le regard de Two, et qu'il espérait lui être adressée. Il l'observe un instant dans la fin du jour, détaille sa longue silhouette filiforme dans la mort du levant qui la pare de safran et d'ocre précieux ; et qu'elle est belle, mais c'est une évidence. Un vrai marbre de maître qui lui donne soudain la sensation qu'il pourrait passer des heures à la contempler ainsi, jusqu'à s'en abîmer les yeux. Il aurait aimé le lui dire, mais tant de monde doit déjà l'avoir fait... et ces mots creux, génériques et impersonnels ne sauraient capturer l'émotion qui le fend en cet instant. Alors c'est un sourire tendre qui s'avance sur son visage, parce qu'il ne dit rien. Elle est belle et la Terre entière doit déjà le lui avoir dit. Autant se taire. Mais cette Terre lui avait-elle déjà dit qu'elle était belle quand elle était émue ? Il se tut quand même, à court de mots.

Son regard se baissa sur cette main à nouveau tendue, sur ce geste que peu avaient déjà eu pour lui, le monstre criminel. Cette main tendue vers lui, qu'il saisit avec un instant d'hésitation un peu candide. Le contact était doux et chaud, réconfortant. Sa main était toute petite dans celle de son esclave, aux longs doigts laqués de noir. C'en était presque ridicule mais il s'en moquait : car c'était lui au bout de cette main. Car c'était pour elle que Two l'avait tendue. Et, dans l'orange et l'ocre de la fin d'un instant et le début d'un autre, L’Oiseau-Roi trottinait aux cotés de cette étrange femme qui était sienne. Cette inconnue connue depuis toujours, cette partie perdue de lui. L'odeur de la nuit le surprit un peu, fraîche et douce. Leur marche jusqu'au nid fut silencieuse, apaisante. Phenex cherchait cette manière de dire ces mots que Two avait si souvent entendu. Quelque chose de sincère, de significatif. Il trouva finalement, tout bêtement, et s'énonça d'une voix paisible :

"Tu es spéciale."

Il n'ajouta rien, un sourire flottant sur son visage tandis qu'il rentra chez eux.
(c) AMIANTE

Phenex
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Génération : 2de Génération (Vénérable par Dévoration).
Occupation : Consort de la reine Liria, fauteur de troubles.
Pouvoirs : Figura - Vox Absit - Pluma Ignis - Gravitas - Virtuosa - Traumatica.
Thème : ►Conan OST - Riders of Doom ♫
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