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Nemain
Jeu 13 Aoû - 15:55
https://terraaustralis.forumactif.com/t198-memoires-d-une-ame-fragmentee-nemain#993 https://terraaustralis.forumactif.com/t197-nemain-de-la-plenitude-nee-du-chaos-done
Namaru
Nemain
Les opposés s'attirent, s'unissent, forment un tout.
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Bonjour,
Je m'appelle Nemain, anciennement Mel. J'ai environ 27 ans lorsque je suis sous forme humaine et mon âge véritable est de 51 ans. Concernant ma nature de Namaru, je la contrôle parfaitement, sauf en la présence d'un Asheru. Dans la vie j'espionne, je vole et revends. et je me définis comme étant de genre féminin. Pour finir, sachez que je suis célibataire et bisexuelle.
Lalassu (ndt : fantôme, spectre ; sumérien)

Ce pouvoir pourrait être résumé par deux mots : « disparition totale ». Son possesseur peut disparaître totalement des radars. Il n'est plus détectable, que ce soit par la vue, l'odorat ou même l'ouïe. De même, le sujet ne laisse aucune trace derrière lui, comme s'il n'existait pas. Il reste toutefois possible d'établir un contact physique avec lui. Tant que ce contact est maintenu, le sujet demeure à nouveau perceptible par tous les sens de son vis-à-vis. Lalassu possède toutefois une limite : les intentions meurtrières ne peuvent être dissimulées. De ce fait, la simple volonté de nuire à autrui suffit à briser ce camouflage absolu, lequel n'a alors pas d'utilité offensive concrète.

Il est possible pour l'utilisateur de faire disparaître tout objet ou être vivant de la même façon, à volonté, sous l'unique contrainte que le contact doit être maintenu afin de faire persister l'effet.

Physique

De l'humaine, ou ce qu'il en reste...

Un visage froid aux traits lisses mais pourtant sauvages, une peau devenue cadavérique depuis le début de la cohabitation, un regard méprisant et méprisable empreint à la fois de fierté et de dédain dont l'éclat pourpre glace le sang de quelque velléitaire osant s'y perdre, et une longue chevelure rousse aux allures rosées, seule relique intacte de l'ère de son humanité.

Femme droite et digne à la silhouette élancée, haute de cinq pieds et huit pouces, bénie par le don de pouvoir regarder de haut pléthore de ses consoeurs. Mince et athlétique, le désert ne l'a pas épargnée, l'a forcée à s'adapter ou à mourir comme chaque âme errante, l'a soumise à des conditions extrêmes pour qu'elle puisse mieux se cultiver. Beaucoup sont ainsi et plein le demeureront. Légion sont celles et ceux qui, par obligation de survivre, ont forgé leur corps pour être en mesure d'endurer l'Enfer. Ainsi était Mel avant même de devenir Nemain.

Appendices monstrueux, symboles de son aliénation, de sa dualité. Modifications corporelles immuables, impérieuses, impérissables. Au nombre de cinq, elles sont la manifestation de la Bête sommeillant en Mel. La première, susmentionnée, n'est autre que son teint pâle et morbide quoique légèrement semblable à la soie. La seconde, elle aussi évoquée, demeure en la présence d'iris couleur sang, deux perles prédatrices lui conférant la nyctalopie des Asheru. La troisième, qui n'est pas des moindres, s'exprime sous la forme de sombres mandibules s'articulant depuis le sommet de la colonne vertébrale de notre sujet. Inactives, elles peuvent passer pour des cornes à l'emplacement quelque peu atypique mais demeurent bien mobiles et possèdent une force pressante conséquente. La quatrième manifestation de la Bête, encore plus visible, prend naissance dans le creux des reins de la Namaru et s'étendent en six branches sombres et articulées  en tout point similaires aux pattes d'une araignées. Elles font office de membres à part entière et complètent les deux bras de Mel, lui conférant une certaine motricité sur beaucoup de surfaces ainsi qu'une excellente capacité d'escalade. Enfin, la cinquième manifestation est sans doute la plus discrète de toutes puisqu'il ne s'agit que d'ongles légèrement plus longs et aiguisés que ceux d'un humain, lesquels adoptent cependant une teinte plus pâle.


De la forme démoniaque...

Des craquements osseux et sinistres, des cris, de la chair qui se tord, s'arrache et s'adapte à la nouvelle forme que cette bête lui impose. Nemain perd encore plus de son humanité, bien qu'un buste humanoïde subsiste ; il est normalement proportionné, quoiqu'un peu anorexique à sa base, et semble désormais recouvert par des plaques osseuses plus ou moin flexibles plus que par de la peau. La colonne vertébrale en devient visible, allant jusqu'à transpercer son enveloppe au point de la pourvoir d'une crête dorsale épineuse. Le crâne, lui aussi normalement proportionné, se retrouve toutefois couvert d'excroissances osseuses faisant office de simili cheveux. Deux nouveaux orifices prennent place de chaque côté de la tête du monstre, un près de la tempe et l'autre quelques centimètres au dessus. Ces orifices laissent alors place à des yeux totalement rouges, lesquels roulent frénétiquement dans leurs orbites en produisant un son effroyable et significatif. Enfin, quatre petites excroissances au niveau de la mâchoire font office de mandibules et chélicères, ceux-ci étant capable d'administrer le venin neurotoxique contenu dans les glandes de la bête.

Deux bras fins et longs s'étendent alors pour atteindre des proportions plus monstrueuses, prenant au bas mot une cinquantaine de centimètres. Au bout de ces membres difformes, les mains squelettique de l'abomination prennent elles aussi de la longueur, en particulier les doigts qui se prolongent en de longues griffes acérées.

S'ensuit d'une partie n'ayant absolument plus rien d'humain ou même humanoïde. La partie inférieure du corps de Nemain devient, purement et simplement, celle d'une araignée, laquelle demeure cependant recouverte de cette même couche osseuse. Huit longues pattes séparées en sept segments s'étendent à l'est et l'ouest pour donner une notion d'équilibre parfait au buste qu'elles portent. Puis, là où devrait normalement se situer le fessier humain, l'opisthosome de l'araignée prend place, lequel contient les fillières nécessaires à la création d'une toile.

Caractère

(Note : je vous recommande de lire l'histoire en premier lieu afin de mieux comprendre certains passages de la description mentale.)

Dualitas, état de ce qui est double. Depuis leurs origines, les Namaru ont conscience de cette dualité, de cette condition qui leur a été imposée. N'en tient qu'à eux d'accepter cette nature, de la dompter et de l'exploiter pour triompher. Pourtant, même si la relation entre deux âmes semble en parfaite symbiose, l'essence même de chacune d'entre elles les pousse parfois au conflit et au désaccord.

Mel est l'humaine. Celle qui se présente comme Shaah est la Bête. Nemain est l'union de ces deux entités. La première ressent la peur, la deuxième l'instille, la troisième la dompte. L'une est traquée, l'autre traque, la dernière fait sa loi.

Mel est lâche, elle se cache et évite les ennuis au maximum. Shaah est hardie, elle est la source même des ennuis. D'un accord commun entre ces deux entités, une certaine neutralité est née. Nemain ne fuit pas, ne cherche pas mais demeure impitoyable si on la trouve, ne connaissant alors le repos qu'une fois le contrevenant maîtrisé, ou pire encore. À la manière d'un prédateur ingénieux, elle épuisera sa proie pour mieux l'acculer et l'achever, car le mépris de la violence physique de Mel et l'amour pour les bains de sang de Shaah se sont entremêlés pour former un sadisme et une fourberie des plus prononcés, des traits que leurs ennemis peinent à affectionner une fois qu'ils les découvrent.

Mel est inculte. Elle ne sait ni lire ni écrire. De même, ses connaissances demeurent très basiques. Shaah est érudite. Des vestiges ancestraux élèvent son âme. Elle comprend, parle et écrit le sumérien, elle comprend et parle l'anglais toutefois sans savoir l'écrire. Ses réminiscences lui rappellent une ère oubliée dont il ne reste presque plus aucune trace, toutefois sans lui rappeler qui elle était. Ses connaissances sur les Asheru sont nombreuses, tout comme celles sur l'Histoire antique de l'humanité. De la symbiose entre les deux âmes est née un être aux capacités cognitives développées, une entité qui fonctionne par la notion du pragmatisme plus que par celle du sentimentalisme, tant qu'il en devient difficile de déterminer si Nemain est capable d'éprouver quelque émotion que ce soit. C'est pourtant le cas. Nombre d'émotions taraudent l'esprit de la Namaru bien qu'elles demeurent dissimulées derrière un visage aux traits souvent figés. Amertume, ressentiment, colère. Tristesse, regret, mélancolie. Anxiété, doute, vacuité. Le désir de vivre de Mel, la vindicativité de Shaah, la quête de Nemain.

Les Asheru. Tantôt des monstruosités, tantôt des divinités.  Il est tout autant aisé de les craindre que de les respecter, les vénérer. Si Mel en a effectivement peur, ce n'est pas le cas de Shaah qui ne les tient même pas en haute estime. Vestige de son passé oublié, la Bête exècre ces créatures. Ses souvenirs ne sont pourtant plus. Seule la haine subsiste. Innée, viscérale, injustifiable. Nemain est l'harmonie, la symbiose parfaite entre les deux âmes qui la composent. Mais, face à un Asheru, Nemain n'est plus. Shaah reprend le dessus. La Bête s'enrage, se déchaîne, prend le pas sur la conscience faible qui lui sert de yin, d'ancre à la réalité. Son but, unique, fait écho dans chacune de ses tripes : tuer. Annihiler la monstruosité. La dévorer. Pourtant, cette haine n'aveugle pas Shaah au point de lui faire perdre toute raison. Si elle mettra effectivement tout en œuvre pour se débarrasser de l'Asheru, elle n'ira toutefois pas se jeter dans une situation où les chances se dressent contre elle et préférera faire emploi de la tromperie pour triompher, ou n'hésitera tout simplement pas à fuir si la situation le demande.

La prédation. Une coutume face à laquelle il serait aisé de céder, notamment en prêtant une oreille attentive aux murmures de la Bête. De part leur essence fondamentalement différente de celle de leur opposant, Mel et Shaah ont chacune une vision propre de cette prédation. L'humaine est naturellement dégoûtée par toute forme de cannibalisme ou même de consommation de chair Asheru. Il ne lui viendrait jamais l'envie de s'adonner à ces festins. Quant à la monstruosité, il s'agit d'une seconde nature. Tout ce qui lui est inférieur dans la chaîne alimentaire est commestible. Lorsqu'on cherche à survivre, il n'y a pas à faire la fiche bouche. Shaah fait ainsi preuve d'un certain pragmatisme sur la question ; si une chair peut être consommée par quelque être que ce soit, alors elle l'est pour elle aussi. Cette dichotomie, résolue en la conscience partagée de Nemain, ne trouve sa réponse qu'en la présence d'une loi survivaliste basique : s'il lui faut dévorer de la chair humaine ou Asheru pour survivre, elle le fera. Cependant, ces consommations ne seront pas entamées par luxe.

Enfin, il est primordial de saisir la relation entre Mel et sa Bête, car elle est ce qui fait l'essence de Nemain. L'humaine, faible, a toujours désiré la puissance pour survivre, pour ne pas se faire marcher dessus, pour ne plus avoir peur des Asheru la dominant. La Bête, vide, cherche aussi bien un sens à son existence qu'une enveloppe à exploiter pour faire s'exprimer sa rage indicible et impérieuse. Chaque âme cherche une chose que l'autre peut lui apporter ; elles se sont bien trouvées. Malgré cette complémentarité, la seconde cherchait systématiquement à écraser l'autre, à la dominer. Ce fut le cas pour un temps, une période durant laquelle Shaah avait erré dans le désert en tant qu'unique régente de ce corps nouvellement infecté, une ère de violence et de sang qui, à défaut de traumatiser l'âme de Mel, fit prendre conscience d'un fait à Mel : elle avait l'opportunité de ne plus être faible, d'asservir plutôt que servir, de vivre plutôt que survivre. Son mental a fini par se forger face à tant d'atrocités, si bien qu'elle en arriva à un point où elle fut enfin suffisamment résolue pour faire face à ses démons et commencer à contenir la rage de Shaah. Un long processus qui, à terme, mena à leur état actuel, à une cohabitation atypique scellée par un pacte tacite entre les deux âmes, un accord qui pourrait se résumer aux deux répliques suivantes : « enhardis-moi et je t'offrirai un but » et « nourris mon âme et je nourrirai ton corps ». Ainsi est née Nemain, Numaru à la volonté inflexible, guerrière confirmée.

Reste toutefois à parler de la quête de Nemain, un objectif n'étant pas des moindres : retrouver les souvenirs de Shaah. Cette dernière, après s'être longtemps perdue dans l'effet Egrégore, s'est un jour réveillée dans le corps de cette misérable humaine avec une seule émotion capable de la définir : la haine. Celle-ci, semblant orientée vers les Asheru uniquement, est la première piste menant à son existence ancestrale, à la vie qu'elle avait pu mener auparavant. Alors, en l'attente de véritables réponses, Shaah s'adonne à la seule chose qui la fait se sentir en vie : le massacre d'Asheru, bien que ceux-ci finissent bêtement par revenir à la vie.


Et voici mon histoire...
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Pour certains, l'histoire ne remonte qu'à des jours, des mois, des des années, des décennies. Pour d'autres, on parle de millénaires, de temps peut-être même immémoriaux. L'histoire de Shaah remonte à l'une de ces ères oubliées. Alors Héritière et Séide de Shulgi, elle menait son existence avec zèle et dévotion pour son Parent, une vie interminable qui était pourtant menée sans éprouver la moindre lassitude, en particulier lors des balbutiements de l'humanité. Cette fascination pour les mortels prit toutefois fin de façon prématurée, lorsque le mystérieux portail de Sumer piégea tout Asheru à Urugal. Shaah, n'ayant alors plus le moindre mortel pour la distraire, passa sans aucun doute les millénaires les plus vides de toute sa longue existence, cela malgré sa servitude indéfectible qui lui offrait une certaine forme de contentement.

Puis la Plaie est apparue, sortie de nulle part. Dévouée à son Parent, Shaah suivit le mouvement, en plus d'être mue par son désir de renouer avec les humains ayant tant évolué depuis la dernière fois qu'elle avait pu les voir. Cette fascination passée ne fut cependant pas ravivée. Les humains, à présent à leur apogée, n'avaient plus de raison de craindre ou vénérer quelque Asheru que ce soit. Ils étaient devenus oisifs, fainéants, victimes de leur propre désir de vouloir tout faciliter. Un dégoût prit la place de cette antique fascination. Comme ses pairs, Shaah mena ainsi moult raids sur l'humanité, lesquels se firent encore plus fréquents dès l'apparition soudaine du Miroitement. Massacre sur massacre. Une existence à présent définie par la violence, par la prédation et la domination.

L'humanité à présent asservie, Shaah retrouva enfin cette fascination pour les mortels. Eux qui étaient si suffisants il y a peu craignaient et priaient à nouveau. Nombreux sont ceux ayant attiré sa pitié au fil des années, mais pas aussi nombreux que les lâches s'étant unis pour la terrasser. Un nouveau massacre unilatéral qui se solda en mort pour Shaah. Mais était-ce réellement sa fin ? Non, pas encore. Elle n'avait plus d'Héritiers, ceux-ci ayant également été décimés. Pourtant, il lui restait bien quelque chose, un fragment unique de son âme perdu dans l'effet Egrégore, un fragment né d'une tentative désespérée de reproduction pour échapper à la mort, un fragment qui erra pendant bien trop longtemps, s'agglutinant à d'autres pour les assimiler et les soumettre à sa volonté, son désir de vivre et sa haine demeurant plus forts que tout.

Puis plus rien. Un blackout total. Une perte totale de la notion d'identité, une disparition de tout souvenir engendrée par l'amas d'âmes hurlantes cherchant à s'émanciper en vain. Une essence de vacuité, n'ayant pour elle que son ressentiment oublié et injustifiable, son émotion unique qui, dans un élan de désespoir, lui permit d'infecter une humaine...


Mel, née de nomades fuyant désespéremment les Asheru foulant la Terre, n'avait rien demandé. Ni sa faim, ni sa soif, ni sa faiblesse, ni sa peur. Tout cela lui avait été donné de force, sans qu'elle n'ait son mot à dire. Survivre, s'accrocher à la vie. Fuir les puissants et pleurer la nuit jusqu'à en venir à prier pour être en mesure de se réveiller au petit matin. Des sentiments dont elle ne voulait pas, dont elle voulait s'émanciper.

Le destin en avait décidé autrement, lui ôtant sa famille plutôt que sa faiblesse. D'abord sa mère, affaiblie par une seconde grossesse qui n'arriva pas à terme. Puis son père, empreint de désespoir, qui préféra lâchement abandonner sa fille et mettre fin à ses jours pour « quitter cet Enfer et monter au Paradis pour y rejoindre Mariah ». Esseulée, faible, encore jeune et manquant de débrouillardise, ce ne fut qu'une question d'heures avant qu'un Asheru tombe sur la petite Mel et la réduise en esclave. Et ironiquement, cette vie lui parut un tantinet plus paisible, cela malgré la peur quotidienne d'être jugée inutile et de se faire tuer.

Elle grandit dans la servitude, se pliant aux désirs des invincibles monstruosités au dessus d'elle par crainte de déplaire et de perdre la vie. Elle allait où on lui disait d'aller, faisait ce qu'on lui ordonnait de faire, disait ce qu'on l'autorisait à dire et subissait ce qu'on lui imposait. Une vie démunie de choix, de libre arbitre, du bonheur le plus basique.


Du jour au lendemain, cette vie prit fin. Blackout de Mel, réveil de Shaah dans ce corps qui lui inconnu. Elle ne sait ni où elle est, ni ce qu'elle est. Toutefois, elle ne peut s'empecher de ressentir cette colère au plus profond d'elle-même, une colère qui ressurgit d'autant plus face à cet Asheru qui la surplombe et la bat pour s'être soudainement évanouie en plein déplacement. Son sang ne fait qu'un tour. Des envies meurtrières parasitent ses pensées. Shaah se change en une monstruosité mue par sa rage, prend l'Asheru de court et lacère son corps difforme jusqu'à ce que « mort » s'ensuive. Elle prend alors la fuite, se sentant étrangement complète après ce massacre.

De longs mois passent, une période semblant éternelle pour Mel dont la conscience demeurait piégée dans cette carcasse n'étant plus la sienne. Une pseudo éternité passée à regarder cette bête commettre massacre sur massacre, tant humain qu'Asheru. Forcée à la vue du sang - et même au goût - Mel dut s'y accomoder et devint plus résiliente avec le temps, au point de parvenir à faire s'exprimer sa conscience suffisamment fort pour bloquer un instant les gestes de la bête. Puis, au fil des semaines, ces instants devinrent des secondes, puis des minutes, et enfin des heures pendant lesquelles elle put maintenir sa conscience à flot, bien qu'isolée dans cet océan d'envies meurtières. Une lutte aussi spirituelle que physique qui la poussa à consommer toujours plus de chair pour se repaître et recouvrer ses forces, une chair difficile à trouver en plein désert. Alors affaiblie par cette lutte constante et par le manque de nourriture, Mel s'effondra, à présent certaine de sa mort. Avec elle, elle allait emporter cette bête inconnue qui lui criait de lui céder le contrôle.

Pourtant, elle ouvrit à nouveau les yeux, consciente et à l'ombre. Elle ne tarda cependant pas à remarquer la présence de chaînes rouillées et à moitié usées à ses poignets et chevilles. La faim la tiraillait toujours, bien que moins qu'avant. Sa situation lui fut ensuite expliquée par le groupe d'humains en train de la regarder avec dégoût. Elle avait été capturée, superficiellement nourrie et retenue ici en tant que « sujet ». Ces hommes prétendaient pouvoir trouver un moyen de lutter contre les Asheru en étudiant ces nouveaux hybrides spontanément apparus, un moyen qui n'était jusqu'alors pas apparu aux yeux des humains. Des études qui se révélèrent pourtant vaines mais qui ne manquèrent pas de faire souffrir Mel, la poussant dans ses derniers retranchements, sollicitant sa nouvelle régénération accrue au maximum. Jour et nuit, nuit et jour. Elle ne trouvait le repos qu'en ces rares minutes de pause durant lesquelles personne ne s'occupait d'elle, pendant lesquelles elle ne pouvait qu'écouter cette voix s'opposant éperdument à elle.

Puis, à force d'encaisser sans rien dire, de pleurer et souffrir, Mel finit par céder à cet appel, par lui répondre de sa propre initiative, par converser avec cette entité présente au plus profond d'elle-même. Un refuge qui, par la suite, lui permit d'endurer plus facilement la torture. Un rare réconfort auquel elle s'accrocha au point de se mettre à chérir le monstre lui permettant d'échapper à ses maux. Ce monstre, lui, trouva en la présence de l'adulte brisée une impression nostalgique des plus étranges, un flash d'une époque lointaine, des voix à la fois étrangères et familières. Le besoin d'en savoir plus était alors né.

D'un point de vue extérieur, Mel parut totalement folle, à ne mouvoir ses lèvres que pour murmurer des mots à voix à peine audible, tantôt en anglais, tantôt dans un langage que les hommes ne comprirent pas. Du sumérien. Une étrange conversation qui, pour eux, était à sens unique. Le fruit de la folie provoquée par l'infection, selon leurs dires. Une conversation qui finit par ne plus jamais s'interrompre, même sous la torture, maintenant l'esprit de la Namaru en éveil.

Le dialogue arriva pourtant à son terme, une nuit, après que les deux âmes se soient tout dit. Elles y trouvèrent leur compte ainsi qu'un objectif commun à court-terme : s'enfuir. De leur accord temporaire naquit l'éveil d'une capacité, d'une autre relique ancestrale liée à l'âme de Shaah. La Namaru disparut, purement et simplement. Elle était pourtant encore là, juste imperceptible aux yeux de ses ravisseurs qui ne se doutèrent de rien, la cherchant aux quatre coins du campement. Mais rien. Ils finirent par se faire à l'idée qu'elle s'était mystérieusement échappée, alors qu'elle demeurait toujours là, à user ses liens sans que personne n'en sache rien. Aucun visuel, aucun son. Elle n'était plus qu'un spectre luttant pour sa liberté, un fantôme qui laissa soudainement tomber ses chaînes, lesquelles réapparurent alors sous les yeux ébahis des mortels, sans rien à leur bout. La Namaru n'était vraiment plus là.

Fugitive et affamée, elle finit par réapparaître à des lieues du campement où elle avait été retenue, à proximité d'un animal qui n'avait pas senti la moindre présence derrière lui. Un coup précis plus tard, sa gorge fendue le vidait de son sang. Un peu plus tard encore, la Namaru transformée pour l'occasion se repaissait de l'animal mort, recouvrant alors petit à petit ses forces. Un festin durant lequel la conversation reprit pour ne plus jamais s'arrêter.

Errant çà et là, la Namaru ne trouva pas le moinre refuge. Pourtant, elle se sentait complète depuis un moment. Même si les deux âmes entraient en désaccord constant, une sorte d'admiration mutuelle avait fini par naître, car l'une apportait ce dont l'autre avait besoin. Du parasitage à la symbiose. Mel embrassa la Bête, Shaah embrassa la mortelle. Ensembles, elles devinrent cette créature nouvelle et auparavant anonyme mais désormais appelée Nemain, un spectre du désert qui s'appropriait des biens précieux pour les revendre contre d'autres et épiait autrui pour revendre ses informations au plus offrant. Cela ne l'aidait cependant qu'à vivre. Sa quête, elle, demeurait toujours inachevée ; en échange de force, Mel aidait Shaah à recouvrer la mémoire, un unique désir de la Bête qui permettait à l'humaine de ne pas se faire dominer...


Et vous ?
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DeXa, 22 ans
Comment avez-vous connu le forum ? Par l'intermédiaire de notre fan officiel d'Ace
Premier compte ou DC ? Premier !
Un petit mot ? J'avais préparé ma blague avec « mot » en size 8, puis j'ai vu qu'on a été plus rapide que moi !
Nemain
Messages : 7
Age : 27 (physique), 51 (réel)
Génération : ---
Occupation : Espionne, voleuse/revendeuse
Pouvoirs : Lalassu ; la disparition totale
Thème : ---
DC : ---
https://terraaustralis.forumactif.com/t198-memoires-d-une-ame-fragmentee-nemain#993 https://terraaustralis.forumactif.com/t197-nemain-de-la-plenitude-nee-du-chaos-done
Phenex
Jeu 13 Aoû - 16:06
https://terraaustralis.forumactif.com/t56-manigances-de-phenex#106 https://terraaustralis.forumactif.com/t27-phenex-le-pire-est-a-craindre-pour-demain-et-ca-ne-me-fait-rien
Asheru
FÉLICITATIONS !
Te voilà validé.e ! ♫
Bravo mon chou !
Te voilà à présent officiellement des nôtres sur le forum, en espérant que tu puisses t'y amuser, faire prospérer tes personnages et ton imaginaire ! Nous te proposons de faire le nécessaire post-inscription mais également d'aller faire un petit tour sur les fiches des autres membres et les annexes que tu aurais loupé. Si tu as des questions, tu peux m'envoyer un petit mp dans ma boîte.

Ce qu'il te reste à faire

- Recenser ton ou tes avatars sur le bottin, et tes comptes si tu as plusieurs.
- Faire ton p'tit journal de bord, avec tes liens et tes rps.
- Passer par les demandes de rp pour débuter tes aventures.
- Ouvrir ton entrevue (un système d'interview) si tu en as envie.
- Faire une demande de lieu ou d'autre chose dans les demandes diverses.
- Proposer des prédéfinis dans la zone scénarii des joueurs.
- T'inscrire sur le Discord pour t'amuser en notre compagnie !
Phenex
Messages : 272
Age : Antédiluvien.
Génération : 2de Génération (Vénérable par Dévoration).
Occupation : Consort de la reine Liria, fauteur de troubles.
Pouvoirs : Figura - Vox Absit - Pluma Ignis - Gravitas - Virtuosa - Traumatica.
Thème : ►Conan OST - Riders of Doom ♫
DC : Beastie.
https://terraaustralis.forumactif.com/t56-manigances-de-phenex#106 https://terraaustralis.forumactif.com/t27-phenex-le-pire-est-a-craindre-pour-demain-et-ca-ne-me-fait-rien
Invité
Jeu 13 Aoû - 18:16
Bienvenue à toi !
Et bravo pour la validation du coup, vu que j'arrive après la guerre. What a Face
Anonymous
Liria
Jeu 13 Aoû - 18:50
https://terraaustralis.forumactif.com/t35-peregrination-de-two https://terraaustralis.forumactif.com/t34-two-le-monde-ne-perd-rien-pour-attendre#45
Namaru
Pareil on le dit qu'après mais BIENVENUE !
Ton perso est trop cool blblblblbl **
Liria
Messages : 139
Age : 26 ans environ
Occupation : Reine du Berceau sous les Etoiles
Pouvoirs : Régénération absolue
Thème : ♫ Soft to be strong
DC : Mudû
https://terraaustralis.forumactif.com/t35-peregrination-de-two https://terraaustralis.forumactif.com/t34-two-le-monde-ne-perd-rien-pour-attendre#45
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