Fly, Great Bird Taus ! Fly to the sunrise !
Your feathers and the crown, the symbols of your strength
Hear the Peacock Lord declare : "Don't say my secret name !
I was, am now and shall have no end... you will know me as Melek Taus !"

Jadis, il n'était rien. Rien de plus qu'un diligent insecte d'estomac, un ouvrier dans le grand royaume fait de chair et de sang qu'était Urugal. Il travaillait un temps infini à l'entretien de cet organisme gargantuesque qu'était sa terre natale avec l'acharnement qu'ont les créatures qui ne connaissent rien d'autre. Il dormait dans les viscères chaudes et humides, voyageait par de grandes veines et artères où s'amassaient les siens pour accomplir leur tâche ; celle pour laquelle ils étaient nés, peut-être. Dans cette dimension lointaine, le temps n'existait pas : des démons sans âge battent la pulsation de la vie, vivant et mourant pour la Terre Vivante. Il était comme les autres, un simple outil. Son Nom Véritable était Melek Taus, et il refusa cette éternité de servitude. Voici l'histoire qui le mena de bâtisseur naturel à destructeur ultime.

A l'époque où les êtres humains découvrirent la prodigalité du feu, Melek Taus était déjà présent et fut le Prométhée de cette découverte ; il s'amusa d'avoir offert aux humains un outil trop puissant pour eux et fut surpris de voir ce qu'ils en firent, vivement réprimandé par ses aînés pour avoir interagi avec cette espèce jugée inférieure. Premier Héritier du Vénérable Meshuggah, l'Asheru fit comme beaucoup d'autre durant les Âges reculés des Hommes : il se fit adorer. Celui de la Pierre, du Feu et du Bronze, respectivement image d'esprits et de dieux affiliés au feu et à la renaissance. Il perdura dans le grand Simurgh des Akkadiens et des Perses, dans l'Ishtar des Babyloniens et l'Astarté des Phéniciens, mâle et femelle à la fois, dans L’Oiseau Rokh des contes d'origine persane et indienne écrit en langue arabe. On le transposa également dans les panthéons pan-mésoaméricaines sous les noms bien connus de Kukulkán ou de Quetzalcoatl, dieux de la résurrection et de la réincarnation. Les yézidis l'adorèrent quant à eux sous le nom de Malek Taus, l'Ange-Paon ou le Roi-Paon. Il porta d’innombrables noms bien après qu'il quitta cette terre pour retourner aux entrailles poisseuses d'Urugal et devenir un ouvrier anonyme, loin de la vénération des humains. Comment, pourquoi ? Personne ne le sut vraiment. Un portail s'ouvrit sur la ville de Sumer, en Mésopotamie, aspirant les Asheru pour les envoyer dans le cloaque sanglant d'où ils étaient nés, sans espoir de retour.

Si on demande à Phenex quelle est l'image la plus proche de l'Enfer, il répondra sans hésitation Urugal. Privé d'une liberté qu'il avait toujours connu pour avoir découvert la beauté de la vie sur Terre, il ne put se suffire d'une existence servile et abrutissante. Peu proche de son Parent, le Vénérable Meshuggah, car il était d'un naturel très indépendant, Melek Taus préférait se rapprocher du Démiurge, le Père des Pères. Yaldabaoth, dont la voix portait loin dans les entrailles d'Urugal alors qu'il s'opposa à la volonté même de la Terre Vivante. Ici, il n'y avait pas de mouvement, pas de vie, pas de choix ni de libre-arbitre. Et lorsque le Démiurge parvint à ouvrir une faille menant vers la Terre, il fut un des premiers à s'engouffrer dedans pour fuir cette prison de chair. La première chose qu'il put voir fut le bleu du ciel, infini. Un terrain de vol sans limite. Melek Taus s'engouffra dans cette immensité azurée en volant à tire-d'aile des jours entiers, sa grande ombre planant sur les fourmilières humaines si loin de ce qu'il avait jadis connu, en ancienne Mésopotamie. Ce ciel n'avait visiblement aucune limite et exprimait pour lui l'image de la vraie liberté. Aux journées de saphir brillant succédèrent les nuits d'obsidienne qu'il croyait avoir oublié à jamais. Il redécouvrit tout avec le regard d'un nouveau-né, heureux d'être enfin complètement libre.

Ses flammes s’abattirent sur les nations civilisées des Hommes, d'une rage trop retenue depuis des milliers d'années. Les Asheru déferlèrent par les blessures que Yaldabaoth avait ouvert dans la réalité pour prendre possession de cette terre d’accueil qu'ils auraient voulu ne jamais quitter. Il fallait d'abord annihiler tout ce que les humains avaient construit pour reconstruire leur propre règne ensuite. Grisé de liberté, gonflé d’orgueil, Melek Taus fut un des premiers à fondre sur les capitales, à renverser les grandes tours de verre et d'acier, à inonder les quartiers de feu et de flammes, éclaboussant l'air de sa voix d'enfant cristalline et rieuse qui faisait exploser les vitres des immeubles et les crânes des humains. La jouissance de la destruction coula dans ses veines pour ne plus jamais le quitter. C'était ça, être libre ! Sillonner le ciel infini et effacer tout ce qui fut jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien. Avoir l'opportunité. Quelles étaient ses raisons ? Parce qu'il le pouvait. Parce qu'il en avait le pouvoir, l'opportunité. La liberté. Il ne fallut que vingt-deux ans pour réduire à néant tout ce que les humains avaient crée depuis que les Asheru avaient disparus. Ils s'approprièrent les ruines encore fumante et réduire en esclavage l'espèce humaine. Mais Melek Taus s'en moquait. Il ne voulait que voler dans le ciel et voir la terre brûler. Encore et encore, dans une apocalypse sans fin. Pour ne jamais s'ennuyer, ne plus jamais se sentir brimé. Détruire pour être libre. Les jeux de pouvoir ne l'intéressaient pas, pas plus que ceux de domination.

Mais au moment où ses frères prirent le pouvoir sur les humains, Melek Taus comprit qu'il serait l'Adversaire. Ouvriers bien organisés désireux de suivre une loi toute-puissante, les Asheru ne désiraient que reconstruire et refonder. L’Oiseau-Roi, lui, ne voulait que du mouvement. L'idée d'être l'Adversaire se précisa à la disparition de leur Père à tous, Yaldabaoth, laissant les Asheru dans la tourmente de ne pouvoir suivre aucune autorité établie. Comment bouge le corps, sans sa tête ? C'en était pathétique. Il regarda les autres s'agiter sans se décider, et l'idée lui vint. Jamais il ne voulut prendre la place du Démiurge, contrairement à ce qu'il se dit : il ne voulait qu'être l'Adversaire qui aiderait les autres à se fédérer, car rien de mieux qu'un ennemi commun pour parvenir à rétablir un ordre solide afin de le combattre. Pour prouver qu'il endosserait pleinement son rôle, l’Oiseau-Roi Dévora son Parent, Meshuggah, instaurant le premier tour de ce qu'on connaîtra plus tard sous le nom de Guerre des Fondateurs. C'était plutôt lui contre tout les autres, pour son plus grand plaisir. Par son acte parricide et cannibale, celui qu'on nomma ensuite Phenex fut le premier déviant de l'espèce Asheru. On le montra du doigt à juste titre comme un traître, un monstre, un dégénéré qui ne serait jamais comme le Père des Pères. Toute cette haine dirigée à son encontre ne le rendit que plus fort encore, Vénérable par tricherie, monstre à la puissance frôlant du bout des doigts celle du Démiurge. Il menaça de dévorer des Dumu entier, annihiler tous les Humains de la Terre. On le surnomma l'Ennemi. Ennemi de tout ce qui était vivant et civilisé.

Phenex regarda ses frères et ses sœurs sombrer dans la folie de ne pouvoir réellement le tuer. Il les regarda se repaître de Shulgi et son Dumu pour grappiller un peu de forces, Dévorer leurs propres Héritiers pour récupérer de leur puissance perdue. Rien n'y fit car tout comme eux, Phenex ne saurait connaitre la Mort Ultime que lorsque tous ses Héritiers l'auront connue. Et il en avait tant... plein d'orgueil et de suffisance, couronné de ses flammes, Phenex paraissait tout puissant. Le sacrifice de Melechesh, second Vénérable qui s'offrit en pâture à ses Héritiers pour augmenter leur pouvoir, fut vain. A l'époque, le fonctionnement de la Dévoration était fort peu connu et il aurait fallut que le Vénérable de donner à un seul Asheru pour changer sa Génération et en faire un adversaire de taille face à l'Ennemi. Mais toute bataille a un jour une fin, toute illusion de grandeur se heurte un jour à la réalité. S'il ne pouvait être détruit, Phenex serait enfermé. Les autres Fondateurs l'attirèrent dans une nouvelle confrontation physique. Cette dernière fut si violente et épique qu'elle assécha totalement la Petite Mer de Salt Water et creusa un champ de cratères en son centre, où rien ne vit plus depuis. On dit même que les rares animaux fuient le lieu, sentant ce qui s'y est déroulé il y a des centaines d'années.

Phenex affronta Ashera et Malakai dans un combat dantesque qui dura des jours, des semaines peut-être. Au terme de ce dernier et dans un dernier effort, elles parvinrent à noyer l'Oiseau-Roi dans le sable du désert pour étouffer son feu intérieur, source de son pouvoir de régénération ; l'idée était de le tuer encore et encore pour faire sortir son âme immortelle de son corps, comme le font les Asheru qui meurent et reviennent immédiatement à la vie. Ils n'auraient alors que quelques secondes, celles où l'âme retourne au corps, pour agir. Bêl arriva alors, une enfant humaine dans les bras qu'il jeta entre le corps de Phenex et son âme qui plongeait déjà vers lui. Elle s'y retrouva prisonnière, et les Fondateurs détruisirent à jamais l'enveloppe charnelle de Phenex. Ainsi s'achève l'histoire de l'Ennemi des Asheru et de l'Humanité, perdant tout ce qui constituait son identité : ses pouvoirs, sa mémoire et sa liberté. Avec sa mort physique arriva l’Ère Tranquille, et la Terre put doucement se remettre de ses blessures. L’Oiseau-Roi était mort. Les Fondateurs dressèrent les plans d'un nouveau monde, certains en compagnie des humains, d'autres à leurs dépends. Mais ce n'est pas la fin de l'histoire de Melek Taus. Ce n'est qu'un nouveau début.

Figée dans le temps, elle espérait être libre. C'était la seule chose dont ce souvenait l'enfant en fixant dans l'obscurité ces longs tunnels qui formaient sa prison. Avec pour seul compagnon et confident le silence minéral, la petite file chercha longtemps les fragments de son passé fuyant, sans jamais le retrouver. Comment s'échapper ? Elle ne le pouvait pas. Elle chercha longtemps une réponse dans ce dédale... qui elle était, ce qu'elle faisait là, pourquoi trouvait-elle régulièrement de la nourriture aux embranchements de tunnels. Quelqu'un l'avait enfermée ici et la nourrissait. Quelqu'un qui savait qui elle était. Elle grandit et devint adulte sans jamais parler à personne, dans le noir absolu que ses yeux parvenaient à distinguer au fur et à mesure. Elle eut souvent le sentiment de ne pas être tout à fait seule dans le Labyrinthe mais mit cette impression sur le compte de la solitude. Alors elle demeurait à attendre, sans notion du temps. Attendre quelque chose qui ne viendrait surement jamais. Le temps passa en année, en décennies, en siècles même sans qu'elle ne s'en aperçoive. Et elle ne mourra pas de vieillesse, demeurant simplement au zénith de la vie humaine sans se poser de questions. La solitude lui pesait, et elle ne désirait qu'un ami pour chasser l'angoisse de ces longs instants. Quelqu'un pour lui dire qui elle était, et ce qu'elle faisait là. Quelqu'un, peu importait qui.

Bêl eut pitié de la pathétique créature qui retenait Phenex et son sein et qui avait oublié jusqu'à son existence même. Il s'en voulut d'avoir sacrifié cette enfant pour le salut du monde, même s'il savait que c'était la seule chose à faire pour arrêter l'Ennemi. Il vint alors la voir, se présentant comme l'ami qu'elle avait tant attendu et qui la nourrissait depuis tout ces siècles solitaires. Et quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'un jour il vit sur la tête de la jeune femme la couronne de cornes noires typique de l’Oiseau-Roi. C'était le signe que Phenex vivait encore au fond de cette humaine. Anxieux, il n'en dit pourtant rien aux autres Fondateurs et prit la décision qu'il jugea bonne : si Phenex réémergerait un jour, peut-être que le cœur humaine de cette jeune femme pourrait l'adoucir. S'il avait des expériences humaines, peut-être pourrait-il changer. Était-ce possible ? Bêl voulait y croire, et se fit l'ami de ce nouveau Phenex, lui offrant la compagnie d'une jeune esclave humaine qui vint combler la solitude, tout en lui interdisant la sortie du Labyrinthe. De lui, de son passé, Bêl ne lui raconta rien : il fallait prendre un nouveau départ. Il fallait rendre un monstre humain. Et si Bêl avait su en cet instant combien son plan allait marcher et échouer à la fois, peut-être aurait-il laissé tomber cette folle entreprise...

Bêl voulait que Phenex tombe amoureux, découvre la beauté des humains telle que lui la voyait. Il voulait qu'il comprenne ce peuple qu'il avait jadis réduit à néant et méprisé du plus profond de son âme, jouant sur sa perte de mémoire. Enfermée dans le cœur du Labyrinthe, la jeune femme et son esclave s'échangèrent des éclats de rires et de larmes. Des secrets inconséquents, des histoire fantastiques. Mais Phenex ne faisait en général qu'écouter, car on avait volé sa Voix il y avait fort longtemps ; elle le savait. Son amour fleurit, muet, innocent, pour cette jeune esclave qu'on avait enfermé avec elle et qui n'avait pas vraiment le choix. Elle lui montra comment les humains pouvaient s’aimer et se soutenir, donnant du sens à tout ce qui n'en avait jamais vraiment eu. Il lui donna un nom, Lyrica, en hommage à cette voix qu'elle avait et qui ressemblait à celles des oiseaux de Paradis qu'il connaissait sans les avoir jamais vu. Il aurait voulu chanter tout comme elle, l'accompagner pour une former qu'une seule et unique voix. Mais rien ne passait le seuil de ses lèvres. Et quand les cheveux noirs s'adornèrent de quelques fils rouges, Bêl craint le pire. Mais rien ne vint. Phenex demeurait une simple humaine avec quelques attributs démoniaques, rien de plus. Elle était son secret, à lui qui n'avait pu se résoudre à la laisser seule dans sa prison éternelle.

Un jour, Phenex se demanda si l'amour n'était pas plus juste quand il est libre. Il ressentit alors quelque chose ; une très vieille émotion, au fond de lui-même. Une sensation de chaleur. Être libre, qu'est-ce que c'est ? Le libre-arbitre... la liberté... Il demanda alors à Bêl de libérer Lyrica afin que cette dernière puisse faire ses choix en son âme et conscience et vivre à ses côtés parce que ce serait son choix, et non pas un ordre. Il lui laissait le choix. Lyrica partit alors rejoindre ses proches dans le désert, auxquels elle avait été enlevée. Elle fut le choix de rentrer chez elle alors que Phenex pensait qu'elle ferait celui de rester avec lui. Un long moment perturbé de s'être trompé à ce point, il demeura philosophe : c'était lui qui lui avait donné le choix, et elle n'avait fait que décidé en son âme et conscience. Il retourna alors vivre seul dans les profondeurs du Labyrinthe, blessé mais conscient que la seule vraie liberté, c'était le choix. Il apprit cela en perdant Lyrica. Mais l'absence de l'esclave le renvoya à un souvenir enfoui au fond de lui : perdre ce qu'on avait avant. Avoir quelque chose et se le voir retirer. Il ne parvint à retourner à la solitude et chaque jour fut plus difficile que le précédent, sombrant petit à petit dans la folie. Comment vivre seul quand on a connu la présence de quelqu'un ?

Phenex se mit à griffer les murs jusqu'à s'en arracher les ongles, à frapper sa tête jusqu'à en perdre connaissance. Il tournait dans les grandes allées ténébreuses, le corps en feu près à imploser. Il grattait la terre rocailleuse comme un dément, le regard hanté de très vieilles stigmates. Et tandis que la douleur grandissait dans son cœur, elle se répandait également dans son corps. Bêl put le sentir depuis la surface, à Umma : L’Oiseau-Roi allait briser sa prison humaine. Y survivrait-il ? Peut-être que Phenex allait mourir en même temps que son corps... inquiet, le Fondateur descendit dans les entrailles du labyrinthe, juste à temps pour assister à une gigantesque explosion qui fit s'effondrer tout un quartier juste au dessus, tuant des milliers de personnes en quelques secondes. Bêl et ses Héritiers affrontèrent Phenex dont les flammes léchèrent la chair comme l'acier, uniquement guidé par ses émotions. Couronné de flammes dansantes, son corps mutait sous la puissance de ses pouvoirs recouvrés, et ce bien qu'il demeura sous forme humaine. Les pertes furent énormes pour Umma, aussi bien vivantes que matérielles et ce ne fut qu'après un combat dantesque comprenant les plus puissants Asheru de la ville que Bêl parvint à maîtriser Phenex, à bout de force. Son corps ne supportait pas sa puissance, et il n'avait pas retrouvé tous ses pouvoirs. Pourtant, le Taureau Céleste comprit qu'il n'était plus possible d'enfermer Phenex : il était à présent trop puissant pour être contraint et avait fait bien trop de ravages pour être balayé sous le tapis comme un tas de poussière.

Bientôt envahi des reproches et questions des autres Fondateurs, Bêl comprit qu'il n'avait qu’une chose à faire : se faire un allié d'un ancien ennemi en lui donnant le choix. Il offrit à cet ancien destructeur la possibilité de rédemption, désirant y croire, en lui laissant les clefs du pouvoir de cette ville à laquelle il tenait tant. C'était maintenant qu'il constaterait si son plan avait fonctionné ou pas... et contre toute attente, Phenex accepta. Il promit de ne plus nuire à la ville et à ses habitants et de veiller sur eux. Il assura Bêl qu'il changerait, croisant les doigts derrière le dos. Phenex devint alors à la stupéfaction générale le Prince Consort d'Umma, cette ville qu'il avait manqué de réduire en cendres. Les autres Fondateurs y virent une manœuvre de Bêl et une nouvelle guerre manqua d'éclater, sans jamais vraiment éclore pleinement. Quant à Phenex, ses plans demeuraient nébuleux : il assista Bêl dans ses tâches de prince, le conseillant et assurant le pouvoir exécutif et militaire. Il défendit la ville contre des gangs venus la piller. Il aida à la réhabilitation d'un puits, d'un vieux théâtre, d'un quartier commerçant. Était-il toujours le même ? Il était toujours prisonnier, même en dehors du Labyrinthe : son corps humain était sa prison, pour toujours. Mais il savait se ménager de la liberté.

Vous le rencontrerez un jour, petit être incandescent au visage blême et sans sourire, à vous affirmer que la destruction n'a plus d’intérêt pour lui. Et il vous sourira pudiquement mais avec condescendance, croisant les doigts dans son dos.

Car personne n'aura ni sa liberté de penser, ni son libre-arbitre.