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Clunk
Mar 12 Mai - 14:26
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Humains
CLUNK
J’ai regardé au coeur de l’obscurité, et j’ai tout bouffé !
Je ne la vois plus… Elle était… Si limpide et brillante ! Mais j’ai du sang dans les yeux… Et je ne vois plus qu’un océan rouge vif ! Ses vagues s’écrasent sur mon front encore et encore ! IL FAUT VRAIMENT QUE J’APPRENNE À SURFER !

Ce qu’essaie de vous dire Clunk, c’est qu’il approche doucement de la quarantaine et qu’il est une sorte de  vagabond solitaire. Du reste, il s’agit d’un homme fringant, célibataire endurci et hétérosexuel.

Physique

Dans le détail, qu’avons nous là ?

Voilà un homme qui tend vers les nuages sans que rien ne semble pouvoir l’arrêter et doit avoir grand mal à trouver chaussure à son pied. Si quelque Dieu existe encore en ce monde, l’aurait-il vraiment fait à son image ? À cette question, il ne peut y avoir qu’une seule réponse, évidente et aussi claire que l’eau de roche :

Non… Clairement pas, ou bien il s’agissait d’un divin ayant un sacré pet au casque, mais laissez moi poursuivre s’il vous plaît, on ne s’entend plus penser tranquille par ici.

Depuis un chef dégarni apparaissant ne vouloir réfléchir que la lumière des cieux tombe un front descendant bas sur des traits qui auraient pû être doux, dans un autre monde, une autre dimension. Les sourcils broussailleux d’un ocre passé témoignent du blond qu’aurait pu être notre individu, s’il n’avait pas été si… Gymnocéphale. Des yeux en amandes remontant le long de ses arcades sourcilières avaient tout pour trahir d’un éclat de génie si la démence n’y avait pas prit place. Ce regard au haut potentiel habile et malicieux ne reflète plus qu’un total déséquilibre. Dans un premier temps car seul son iris gauche a préservé son éclat d’or si vif qu’on l’aurait cru briller. L’autre est passé, gris blanc comme avalé par le sclère de son orbite, mais poursuit tel un fantôme les trajectoires de son voisin vivant.

Un nez long poursuit la chute de ce faciès, ironiquement intact, presque harmonieux, pour surplomber des lèvres fines qui auraient pu éclairer les expressions de ce tout de sourires radieux. Le bougre possède toutes ses dents, qu’il entretient, qu’il soigne même, leur blancheur en témoigne. Mais leur éclat, lorsqu’elles sont révélées, ne jouit d’aucune chaleur. Le menton qui suit est volontaire, plutôt doux, même… Si on en oublie le reste. Car tout ce beau tableau est couturé, rapiécé, littéralement. Un tier de son visage, de l’oreille droite à la commissure de ses lèvres en passant par l’ensemble de orbite est un patchwork que quelque couturier fou aurait appliqué d’une peau cramoisie. Pour ne rien gâcher au tableau, l’artiste en herbe ayant opéré aurait raccommodé le tout après quelques verres d’alcool d’essence frelaté, la qualité globale de l’oeuvre dépassant toute les attentes les plus pessimistes. Une petite partie de sa joue gauche est aussi la bienheureuse porteuse d’un identique traitement.

Néanmoins, ne soyez pas dupe si vous pensez pouvoir vous délecter de la vu de ces greffes et de ces lignes si… Singulières qui animent la figure du gaillard. Celui-ci porte en effet un masque à gaz, témoignage de son appartenance à un gang. L’objet singe le crâne d’un homme et sa blancheur l’évoque à merveille. Frappé d’une arche dorée, sa finition en cuir est curieusement soignée, cachant notamment l’oeil mort de son porteur. En lieu et place de la mâchoire, un filtre tubulaire vient se terminer sur la joue droite, altérant la voix de l’énergumène de façon notable.

Cette dernière, d’ailleurs, aurait pu être celle d’un mélodieux baryton. Cependant… Vous verrez bien par vous même… Quoique non, n’attendez pas de nous entendre si vous nous voyez ! Partez ! Loin !

Mais je digresse… Revenons à notre luron.

Pour supporter cet ensemble gracieux, un large cou de taureau surplombe des épaules qui le sont tout autant dans une architecture qui aurait pu évoquer la stature d’un bouledogue. Si ce n’est pas mignon ? C’est ici que les choses se gâtent, le dieu ivre responsable du résultat final ayant véritablement laissé parler toute l’étendu de sa créativité. Un torse trop long, des jambes courtes pour une telle taille, des bras aux mains grotesques… La physionomie d’un gorille rachitique aux muscles saillants et barrés de cicatrices. Il est peu de dire que notre protagoniste n’a rien d’un éphèbe. Son teint parvient étonnamment à être livide et hâlé à la fois, rendant les coutures des blessures passés d’autant plus visible. Comme s’il n'eût rien trouvé à sa taille à ce niveau, il ne porte nul haut, sinon les vestiges d’un harnais de cuir enroulé autour de ses épaules et de son cou. Son bras droit est enrubanné de vieux tissus à partir de la moitié du biceps jusqu’à l’index de la main, recouvrant un gant de cuir clouté de ce côté. De l’autre, un amalgame de cuir et d’acier vient protéger son avant bras tout en servant d’arme si l’envie d’un revers du membre lui venait à l’esprit… Et autant vous dire que c’est souvent le cas.

Enfin, il porte le plus clair du temps un pantalon, vestige ancien d’un bleu de travail que le temps aura vu jaunir au point… Que toute trace d’indigo ne soit plus qu’un lointain souvenir. Ceinturé, une sacoche de munitions militaire harnachée à sa cuisse gauche, une genouillère de métal à la droite, des chaussures de combat d’une faction oubliée depuis des siècles… Voici tout ce qui sautera aux yeux à la vu de notre homme… Avant que son ersatz de hache fabriquée d’une lame de scie circulaire et du manche de l’outil éponyme ne vienne trancher l’air jusqu’à vous…

… Je vous avais dit de partir !!! Enfin… Comme si on pouvait m’entendre de toute façon...

Caractère

...Et c’est bien là le problème… Car vous ne m’entendez pas.

Je suis tout aussi Clunk que l’être qui vous fait face. Je suis la raison qu’il a perdu, je suis le moteur évincé de ce véhicule fou, le conducteur qui tente désespérément de contenir ce camion lancé à vive allure et que l’on a privé de freins. On taxe de schizophrène ceux dont on décèle les doubles personnalités, d’abord et avant tout parce que celles ci se succèdent, laissant place à chacune, leur permettant d’exister indépendamment l’une de l’autre. Nous ne sommes pas cela : Nous cohabitons simultanément dans cette enveloppe. Conscient et Inconscient se heurtant pour tenir la barre de ce que nous sommes… Mais j’ai échoué. Il est plus fort que je ne le suis, je peux tout juste murmurer et parfois, dans un coup d’éclat, prévenir l’un de ses gestes.

N’est ce pas le mieux pourtant ? Plusieurs fois, je me suis terré, effrayé, terrorisé même, par les horreurs qui marchent dorénavant aux côtés des hommes. Ce qu’est Clunk est plus que probablement le pur fruit de ce monde, la volonté indéfectible de survivre malgré l’existence de ces choses qui nous dépassent si totalement qu’un battement de paupière de leur part pourrait nous exterminer. Autrefois, nous n’étions qu’un, nous avions espoir… Je ne me souviens plus de ce temps… Mais je tâcherai de vous en parler plus tard.

Comment pense-t-il, donc, ce psychopathe qui vient de vous hurler qu’il se ferait bien un sac pour chier dedans de vos entrailles ? - Poète qui s’ignore -

Nous sommes, de toute évidence, extrêmement malade, vous en conviendrez. Parfaitement imprévisible et pas tant que cela finalement, si vous étiez doué de la faculté de lire dans notre esprit. Nous errons tranquillement, jouant avec notre hache, la lançant dans l’air de façon infantile, innocente, manquant de la rattraper parfois. Nous trébuchons puis nous relevons, honteux de la gaucherie de notre geste. Cela pourrait nous rendre… Mignon ? Attachant ? De loin dans ce cas. De très loin. Quand bien même, nous sommes pourvu de sens assez aiguisés, un oeil en moins nous ayant offert une ouïe et un odorat des plus fins, pour compenser. Allez plus loin encore… S’il vous plaît…

Comme je l’indiquais plus tôt, nous sommes deux et malgré ma faiblesse, je suis capable de tirer sur la laisse de cette bête enragée. Un contrat tacite entre nous existe, consistant à ce que je le laisse agir à sa guise, tant que sa fièvre n’est pas dirigée contre les innocents… Cela fait-il de moi un naïf ? Existe-t-il encore ce genre d’être en ce monde ? Je peux jurer que oui et qu’il m’est été donné plus d’une fois le cas de protéger de moi-même un pauvre hère qui croisait notre chemin. Cela se tient donc à ma propre définition de l’innocence dont la subjectivité pourrait être effrayante, j’imagine… Mais je n’ai que cela.

Est-il irrattrapable pour autant ? N’est ce qu’un monstre assoiffé de sang et de combat que la peur ne saurait étreindre ? Est-il folie incarnée ruant sans considérer sa propre vie contre un ennemi mille fois nombreux ou simplement mille fois plus puissant qu’il n’est ?

Oui… Définitivement oui.

MAIS !

Il comprend. Il est moi, le fond de notre pensé est celui d’un seul individu. Lorsque je trouve une chose ou un être beau, c’est ce qu’il pense aussi… Sauf que je n’ai pas forcément envie de me faire un nouveau pantalon avec une fille croisée sous prétexte que je la trouve jolie. Tantôt, il veut s’arracher à moi, pour donner libre court à sa soif, mais c’est tout autant de sa propre initiative qu’il écoute mes conseils, comprenant que notre fin est proche si un affrontement tourne au vinaigre.

Fou, probablement, mais berserker ? Certainement pas. Nous savons ensemble convenir de stratégie, composer avec le terrain, tenter de traiter avec autrui, de commercer, quand bien même tandis que je tente de lui faire dire les choses et qu’il les prononce à sa façon très… Personnelle. Lui n’a nulle honte, fuir ne l’atteint pas si c’est pour survivre et combattre un autre jour. Nulle peur non plus, comme je le disais. Il me complète en cela. Je ne pourrai pas soutenir le regard d’un Asheru, lui… Il lui cracherai au visage si nous ne portions pas constamment notre masque. N'espérez pas l’atteindre sur ce point là, nous n’avons que notre vie à perdre de toute façon.

Celle là même qui est dans la balance lorsque j’en viens à devoir le menacer de nous l’ôter s’il s’élançait dans le massacre gratuit qu’il souhaite ardemment. J’en suis capable, il le sait. C’est là ma seule force, mon unique rêne. Mais il n’est pas que folie pure, ironiquement. Ses trésors, comme il les appelle avec précision cette fois, sont exempts de toute la menace qu’il incarne. Des personnes et des objets qu’il a désigné ainsi, tout au long de notre existence pour lesquels il offrirait notre vie.

Nous partageons cela. Quand bien même est-ce totalement arbitraire et injuste.

Car pour préserver cette once d’humanité qui subsiste en lui, moi aussi, j’en ferai tout autant.

Fuyez, maintenant...


... Ce que vous ne faites pas, évidemment…
Allons bon… Puisque nous en sommes arrivé là, autant poursuivre… Et d’ailleurs, comment en est-on parvenu à ce point ? Voici notre histoire...

Si je pouvais le dire, si je pouvais revenir à cette époque où nous n’étions qu’un, où la raison, la petite voix dans la tête que je faisais partie intégrante de façon bien plus affirmée, où Clunk n’était pas juste le reflet de ce que je fus et pas uniquement ce qu’il est dorénavant… Cela m’aiderait à savoir comment guérir. Car si je ne me souviens pas de ce temps, je devais bien être le rejeton d’un éminent chirurgien, d’un médecin. D’où pensez vous que tient sa passion des jurons anatomique mon brave véhicule physique ? Ou bien étais-je celui de quelque philosophe de renom, d’un grand penseur ? Cette façon que j’ai d’analyser les choses, de tenter de raisonner mon autre moi, cela doit bien venir de quelque part ?

Enfin, parlons plutôt de ce dont nous nous souvenons…

D’aussi loin que remonte notre mémoire, nous avons toujours vécu entouré de sable, frappé par le soleil et partiellement solitaire. Je dis partiellement, car survivre en ce temps, en ces contrées n'aurait pu être l'apanage d’un tout juste adolescent sévèrement bousculé du bulbe. Il faut être un débrouillard de l’extrême ou d’une grande utilité. Nous… Nous étions très grand… Les Oily Boys, eux, nous trouvèrent parfaitement utile. Une fois maîtrisé par leurs gaillards et deux d’entres eux éviscérés à nos côtés en tout cas. La perte devait valoir le gain, dans le cas contraire, je ne serai pas là à penser vous narrer notre petite fable. Pour un jeune garçon, ce que nous devions être alors, nous étions particulièrement haut. Bien plus qu’un adulte bien battit. À ce sujet, nous n’avions que peu de viande sur les os, ce qui ne freinait en rien la sauvagerie de mon indissociable partenaire.

C’est ce qui plu, il faut croire, à ce gang de pilleur et receleur d’essence. Il n’était pas si difficile d’avoir notre écoute et un semblant de loyauté, outre le fait de se voir enchaîner. La bande était prolifique et nous fûmes bien nourri, il faut dire que nous n’étions guère difficile : Nous prenions tout ce qui pouvait nous être légué. Je ne préfère pas me souvenir de la sanité des quartiers cru de viande dont nous héritions alors… Ni de leur origine. Le résultat seul comptait à mes yeux et le reste ne gênait en aucun cas mon autre moi. L’ombre de la reconnaissance fut bientôt notre, alors que nous culminions, fort, construit, inarrêtable. Nous vîmes très vite en eux un simulacre de famille et finîmes par accepter leur compagnie. Ce fut réciproque, il faut croire, car les chaînes nous furent retirées, nous laissant vivre en marge du groupe, satisfaisant les deux parts de notre personnalité.

Il fallait dire que nous ne manquions pas de nourriture et de moyens de survivre, ce qui m’allait à merveille… De l’autre côté, nous étions souvent lâché sur les bougres pris pour cible par le clan pour un galon de gasoil. Je ne préfère pas détailler leur sort car alors, j’étais moins regardant sur la nature morale de nos victimes… Je ne souhaitais juste pas mourir. Nous nous battions contre plus nombreux et mieux équipés que nous, écopions de nouvelles cicatrices, brûlures en tout genre, perdîmes l’usage d’un oeil au passage et nous faisions rafistoler. C’était ainsi qu’allait notre train de vie. Lorsqu’il fut bien sûr pour le gang que nous ne les prendrions plus en ligne de mire, l’existence fut plus confortable encore. Nous parvenions à les faire rire, par nos éclats de voix sans le moindre sens alors que je tentais sérieusement d’avoir une discussion digne de ce nom. On nous apprit à conduire, à frapper plus juste, à fabriquer nos propres armes. Le chef de guerre, Jedediah Joe, nous prit même en affection, comme on le fait d’un chien de chasse, sans doute, mais le fait était que les choses devenaient… Plus simples.

Nous aurions pu rester longtemps ainsi, à jamais peut-être, bien que je n’oubliais pas de tenter d’en apprendre plus, de communiquer… C’était comme jeter un pavé dans la mare cependant, l’incongruité de ce qui sortait de notre bouche n’ayant qu’un lointain rapport avec ce que j’essayai désespérément d’exprimer. J’exerçais mon pouvoir sur nous, distinguant ce que nous trouvions tous deux beau, important, précieux. D’abord sur de menus objets, puis de plus gros. Poussant à la conception, nous fabriquâmes ensemble une arme nous convenant, une hache au manche large et dont la lame serait superposée de celle d’une scie sauteuse renforcée de dents supplémentaires et alimentée par une dynamo que nous avions déniché durant nos pillages. Le tout était impossible à manier… Pour autre que nous. Trésor parmis les trésors, nous la nommions Tronque d’un commun accord, le premier de tous, car mon autre moi le prononça parfaitement bien et ne s’y trompe jamais depuis.

Il en fut un second, dont l’importance surclassa instantanément notre fidèle alliée d’acier. Un jour, les membres d’une excursion revinrent porteurs d’un butin bien singulier. Il était courant que de très jeunes bambins furent ramenés au camps. Il s’agissait là d’une main d’oeuvre simple à orienter, capable de se faufiler là où les adultes ou de grands gognant comme nous ne pouvions nous glisser. Mais pour la première fois et une raison que j’ignore encore aujourd’hui, nous l’avons désignée, lui comme moi, comme inestimable. Je n’eu aucune imprécation à infliger à mon pair. Alors que la question de ce qui serait fait d’elle était sur les lèvres des Oily Boys, nous surgîmes de notre trou, la désignant comme sous notre protection. Enfin, plus ou moins. Ce qui fut prononcé n’avait qu’un lointain rapport avec ce que j’aurai souhaité dire et tenait en des termes jetés au hasard comme “Piffou”, “Doudou” et bien d’autres…

C’était la première fois que nous clamions d’un commun accord le désir d’appartenance sur quelque chose ou quelqu’un, nous contentant jusqu’alors de ce qui nous était donné ou de ce que nous prenions nous même. Finalement elle nous fut laissée sans tergiversations, peut-être en considérant qu’il y’en aurait d’autre, que nous le méritions ou je ne sais quoi… J’ai déjà du mal à comprendre ce qui se passe dans ma propre tête pour tenter d’établir la psychologie du genre humain et surtout pas celui de nos associés. Elle s’appellait Poppy et incarnait la plus belle chose que nous ayons vu. À son contact, mon véhicule s’assagissait, passant de longs moments à la contempler baguenauder autour de nous, ce fut une époque de calme et de sérénité inédit où nous parvenions de plus en plus souvent à nous concilier et où les jurons de mon autre moi partageait le sens de ce que ma volonté voulait exprimer.

Nous la vîmes grandir, participant à notre façon à sa croissance, oubliant le doudou pour la considérer comme une petite soeur, un membre de la famille…

… Notre seule famille.

Elle su très tôt parfaitement se défendre, mais nous accourions au moindre comportement trahissant une once de lubricité à son égard. Car nous n’étions pas dupe, si nous la trouvions magnifique, unique, certains de nos partenaires ne manqueraient pas de la considérer ainsi, à leur façon. Pas la bonne façon. Ainsi alla notre vie, montrant les crocs derrière notre masque, mais pas au point de la surprotéger, comme je le disais plus tôt, elle savait bien s’y prendre de ce côté. N’avait-elle pas été à bonne école ?
Peut-être était-ce de notre faute, mais la petite avait le sang chaud et, même selon les critères très spéciaux de ma moitié indéfectible, elle n’avait rien d’une flèche… Loin s’en faut. Je vous passe les détails de ses frasques incroyables, si tant est que l’une d’elle l’a poussé à s’énucléer l’oeil droit, de son propre chef… C’est vous dire.

C’était pourtant une époque merveilleuse. De celles qui ne savent durer.

Un matin, elle n’était plus là. Partie après une querelle avec Jedediah Joe. Comprenant que rien de bon ne sortirait de la rage qui bouillonnait en nous, notre si malin chef nous avoua la supercherie, qu’il avait simplement souhaité faire peur à Poppy afin de tasser une ambiance se détériorant chaque jour pour un simple sobriquet. Le fait paraissait logique, mais au fond de moi… De nous… Nous étions terrifiés. Je l’ai déjà dit, mais je n’ai rien d’un parangon de courage, mais pour mon camarade… Il s’agissait d’une première… Et d’une dernière fois. La peur est une petite mort, de celle qui vous conduit à l'oblitération totale. Durant des jours entiers à l’attendre, à prier, même, quelque Dieu que ce soit, pour qu’elle revienne, nous mourrions à petit feu de la crainte qu’elle ne revienne jamais.

Des mois après, nous nous sommes fait une raison. Poppy ne pouvait plus être. Elle n’était pas maline, forte, certe, mais le désert devait l’avoir dévorée. Cette fois alors, nous sommes tombés d’accord sans échanger le moindre mot, lui et moi. Pourtant, dans les contreforts de notre esprit, c’est moi et moi seul qui lui ait murmuré :

“Vas y. Tues les. Tous. Qu’aucun ne survive.”

Et de son côté, il n’y eut aucune joie, pas une once de satisfaction. Le massacre s’opéra dans une froideur polaire, un silence mortel qui subsisterait à jamais après notre passage. Une nuit, en une petite heure, l’entièreté des Oily Boys ne fut plus. À notre tour, il était temps de partir.



M’en suis je voulu pour cela ? Ôter ainsi la vie de ceux qui nous tenaient le plus lieu de famille n’avait été qu’une formalité, mettant ainsi à la lumière le caractère vindicatif que nous partagions comme le seul être que nous étions. C’est à peu de chose près à cette époque que je me pris à passer un marché avec mon autre moi. Tuer, la façon important peu, était autorisé, mais limité à ce que je jugeai comme blâmable, obscène ou nuisible. Le critère était large, me direz vous, lorsque l’on considère ce qui parvient à survivre en ce bas monde et pourtant... Je ne manquai pas d’occasions d’exercer ce contrôle limité sur notre enveloppe commune.

Je ne me souviens plus du temps que nous avons ainsi passé dans le désert, à longer les routes, à errer parmi les ruines d’un autre temps, attirant parfois d’autres comme nous, donnant probablement l’air d’une proie esseulée et aisée, retournant les rôles systématiquement. Nous étions fort, la peur lui étant étrangère, sa sauvagerie sans égale, nous surprenions, attaquions, démembrions et nous nourrissions des réserves des pillards des grands chemins… Ou de ceux-ci, parfois. Parmis les hommes, nous étions au sommet de la chaîne alimentaire, si bien que je ne nous considérais plus vraiment de la même espèce. Cette excuse là, il m’a fallu m’en servir un nombre incalculable de fois pour ne pas rejoindre mon partenaire dans le cercle anarchique de sa psychée.

Nous évitions les rares, mais néanmoins vastes cités des Terres Déchirées, nous contentant, sans but véritable, de nous rapprocher de leur périphérie où les ressources ne manquaient pas. Selon nos très larges critères, j’entends. Pour cela, je comptais sur les trois choses que la nature avait bien voulu nous offrir : des sens particulièrement aiguisés, une constitution hors norme et ce petit brin de folie qui nous rendait si attachant. Infaillibles ? Nous ne l’étions pas. Les témoignages de notre existence et de nos actes se multiplièrent tant et si bien que nous fûmes la cible de chasses et de milices. Ces cas là étant aussi simples à gérer que nos petits raids personnels, je ne m’attarderai pas à vous les narrer dans le détail… Disons que cela rentrait dans un cycle étrangement ordonné pour nous : Nous attendions, ils arrivaient, l’échauffourée éclatait puis nous étions de nouveau seul avec de quoi survivre encore pour de nombreux jours.

Non, ce qui advint inévitablement, ce fut la rencontre d’autres choses. De celles que le monde comptait et qui n’avait rien d’humain… Ou en apparence seulement. Avez vous déjà été avalé par un Asheru ? Avez vous déjà dû vous extraire de ce dernier depuis ses entrailles, sentant le corrosif de ses sucs vous digérer vivant ? C’est une expérience incroyable, je vous le promet, à essayer, vraiment ! Avec le recul, je nous trouvai une quatrième capacité dépassant le commun : Une chance insolente. Car de ces adversaires impitoyables et nous dépassant en tout, certains possédaient un curieux sens de l’honneur salvateur en ce qui nous concernait.

Je dois bien vous avouer qu’au sujet des Démons, nos rencontres ne furent pas nombreuses. Au contraire de leurs engeances. L’humanité mutait, nous étions le parfait exemple, mais au sein de cette dernière, je ne vous apprend rien en traitant du propos des Namaru. Je me souviens encore de cette femme incroyable montée sur son destrier de métal crachant le feu que notre esprit torturé et désespéré avait pris, de loin, pour notre Poppy. La déception qui avait suivi la révélation de notre erreur m’avait fait lâcher prise sur le mors de mon autre moi. Sans prévenir ni crier gare, nous nous sommes jeté sur elle, la désarçonnant de sa monture d’acier. Notre seul acte de bravoure, la suite joua beaucoup moins en notre faveur lorsque le crâne de la belle explosa et dans la gerbe de sang qui en découla, une bête innommable en jaillit.

Loin de nous faire reculer, l’adrénaline inondant notre corps - ainsi que ce soupçon d’égarement qui nous rend si attachant - nous en appelions à un véritable combat, le vrai, le pur, un duel épique que l’histoire retiendrait probablement, le comparant aux légendes du passé. Ce ne fut pas le cas. L’affrontement dura bel et bien, mais si absolument unilatéral qu’il n’aurait jamais fait état de fable, sinon d’une bonne farce que l’on raconte dans un bar, à la rigueur. La Namaru ne nous laissa aucune chance, mais nous nous relevions et chargions à chaque fois, porté par une flamme qui ne voulait jamais vaciller. Aucun de nos coups ne trouvèrent leur cible, chacun des siens nous marqua pour toujours. Des heures durant, nous dansions pour appeler notre propre mort, exaspérant notre adversaire, je pense, plus que nous nous révélions le moindre danger pour elle.

Enfin, le crépuscule accueillit notre défaite totale et prévisible. Jeté à terre pour une ultime fois, incapable de nous relever, entouré de la caresse tiède de nos propres humeurs, nous levâmes le poing vers les cieux qui allaient sans aucun doute nous rappeler bientôt vers eux. Je me souviens de ce qui surgit d’entre mes lèvres boursouflées alors, comme si la chose s’était produite hier :

ÇA FAIT MAL ! HAHAHAHAHAHAHAHA ! ÇA FAIT MAAAAL ! C’ÉTAIT TROP COOL !

Et… ça l’avait été. Je ne peux nier m’être senti dépendant de l'afflux des drogues naturelles que notre corps nous avait injecté. Endorphine, adrénaline, testostérone, aldostérone, vasopressine… Le cocktail avait été si… Incroyable, dilatant jusqu’au temps lui-même, l’étirant à l’infini, tant et si bien que cet instant nous avait paru durer une vie entière et une seule seconde à la fois. Il faut croire que face à nos élucubrations jubilatoire, la bête nous pris en pitié. Car le dernier souvenir que j’ai de ce moment tient à trois choses : Le rire de la créature, le sentiment de sympathie et celui de reconnaissance que mon associé ressentait pour celle-ci et ce qui venait de se produire. Enfin, le principal étant que, tout agonisant étions nous, nous étions en vie. Cela sert bien notre histoire, non ?

Bref, voici ce que fut notre routine durant des années, ne sachant guère où aller, ne parvenant pas non plus à me faire entendre afin de parvenir à ce que je j’osais encore à peine : Guérir.

Car c’est bien là mon souhait. N’en déplaise à mon partenaire siphonné du bulbe. Et je ne désespère pas qu’un jour, nous parvenions à savoir qui nous sommes et nous ne fassions plus qu’un.

De nouveau.

Oh... vous êtes toujours là ? Vous n'avez pas fuit ?

Tant pis...

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Kel, 36 ans
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Dernière édition par Clunk le Mer 13 Mai - 11:13, édité 4 fois
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Liria
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Thème : ♫ Soft to be strong
DC : Mudû
https://terraaustralis.forumactif.com/t35-peregrination-de-two https://terraaustralis.forumactif.com/t34-two-le-monde-ne-perd-rien-pour-attendre#45
Phenex
Mar 12 Mai - 17:37
https://terraaustralis.forumactif.com/t56-manigances-de-phenex#106 https://terraaustralis.forumactif.com/t27-phenex-le-pire-est-a-craindre-pour-demain-et-ca-ne-me-fait-rien
Asheru
Re-bienvenue chez nous, ami dégarni ! Surprised
Phenex
Messages : 272
Age : Antédiluvien.
Génération : 2de Génération (Vénérable par Dévoration).
Occupation : Consort de la reine Liria, fauteur de troubles.
Pouvoirs : Figura - Vox Absit - Pluma Ignis - Gravitas - Virtuosa - Traumatica.
Thème : ►Conan OST - Riders of Doom ♫
DC : Beastie.
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Elikia
Mar 12 Mai - 18:35
https://terraaustralis.forumactif.com/t149-carnets-de-notes-florilege-de-secrets#621 https://terraaustralis.forumactif.com/t120-elikia-sweet-riot
Humains
Coucou !
Ta narration est super ingénieuse et prenante !! :gusta:
Hâte de lire la suite =D
Elikia
Messages : 54
Age : 25 ans.
Occupation : Artiste, chercheur, récupérateur, informateur, maître espion, Architecte de la Cour des Miracles.
Thème : Songbird ♬
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Invité
Mar 12 Mai - 21:41
Hey frayr ! Comment tu m'as enterrée super vite, eh ! Chuis pas morte, oh !
Vivement la fin de ta fiche ! <3
Anonymous
Clunk
Mer 13 Mai - 11:19
https://terraaustralis.forumactif.com/t146-clunk-memoires-griffonnees-sur-un-tibia-poussiereux#602 https://terraaustralis.forumactif.com/t141-wipy-a-des-jours-ou-j-aime-demembrer-et-y-a-des-jours-tous-les-jours
Humains
Merci pour vos gentils commentaires, j'espère que la seconde partie ne décevra pas, j'en suis moyen satisfait, mais j'ai surtout hâte d'exprimer ce personnage en jeu, j'avoue tout. Du coup, voici la présentation terminée !
Clunk
Messages : 13
Age : Entre trente et quarante ans
Occupation : Vagabond
Thème : Petite marche lucide le long des routes
DC : Arzubadel
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Phenex
Mer 13 Mai - 13:29
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Asheru
FÉLICITATIONS !
Te voilà validé.e ! ♫
Bravo mon chou !
Te voilà à présent officiellement des nôtres sur le forum, en espérant que tu puisses t'y amuser, faire prospérer tes personnages et ton imaginaire ! Nous te proposons de faire le nécessaire post-inscription mais également d'aller faire un petit tour sur les fiches des autres membres et les annexes que tu aurais loupé. Si tu as des questions, tu peux m'envoyer un petit mp dans ma boîte.

Ce qu'il te reste à faire

- Recenser ton ou tes avatars sur le bottin, et tes comptes si tu as plusieurs.
- Faire ton p'tit journal de bord, avec tes liens et tes rps.
- Passer par les demandes de rp pour débuter tes aventures.
- Ouvrir ton entrevue (un système d'interview) si tu en as envie.
- Faire une demande de lieu ou d'autre chose dans les demandes diverses.
- Proposer des prédéfinis dans la zone scénarii des joueurs.
- T'inscrire sur le Discord pour t'amuser en notre compagnie !
Phenex
Messages : 272
Age : Antédiluvien.
Génération : 2de Génération (Vénérable par Dévoration).
Occupation : Consort de la reine Liria, fauteur de troubles.
Pouvoirs : Figura - Vox Absit - Pluma Ignis - Gravitas - Virtuosa - Traumatica.
Thème : ►Conan OST - Riders of Doom ♫
DC : Beastie.
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